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La Petite République, 19 octobre 1918

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La Petite République
19 octobre 1918


Extrait du journal

Méfions-nous des expériences mal étudiées La Ccmmibïion du suffrage universel a demandé au gouvernement de venir, sans délai. 1 informer des mesures qu’il a pré parées et qu’il compte prendre en ce qui concerne la réforme électorale. On ne saurait blâmer la Commission de se préoccuper, avec un soin constant, des questions qui sont au demeurant -a propre ! raison d’être. Il e-.t permis de dire cependant• qu’aux i heures extraordinaires que nous vivons, le i gouvernement peut avoir des décisions à prendre d'un autre intérêt et d’une autre portée que celles dont dépendra notre ré gime électoral futur, si bien, qu'eu fin do compte le public simpliste comprendra mal ce besoin soudain qu'éprouve cette Commissicn d'être ainsi renseignée sur l'heure. Certes, les questions électorales ne sont nullement négligeables. Il faudra, de toute nécessité, et dans un avenir sans doute très prochain, en venir à une grande con sultation populaire ; le public le sait bien. Mais il y a une autre chose que le pu blic sait aussi* en dépit de tout ce qu’on peut prétendre, c'est qu'à tout prendre, le Parlement tel qu'il est et tel qu'il fut élu, a accompli depuis le début de la guerre, eu dépit de ses détracteurs dont ou voit les manœuvres d'étroite politique, une belle, large et fructueuse besogne. Le public en conserve le souvenir, et il estime, en tin de compte, que notre mode de suffrage n’a pas donné déjà de si mauvais résultate. Et alors, logique avant tout — la lo gique u est-elle pas la première qualité française, — le public, qu’il comprenne des partisans du scrutin de liste, de la proportionnelle ou de tout autre système, le public se dit que l’heure est à coup sûr mal choisie pour faire des tentatives ou des ex)>érienoes. Nous savons ce que notre système électoral nous a donné, ce n’est pas si mal. Nous pouvons eu user une fois encore, et ne pas nous lancer dans les aven tures. Après ou verra. On pourra avec toute la réflexion et toutes les précautions néces saires essayer d’autres organisations com pliquées. Mais par exemple, aujourd’hui, le moment est mal choisi pour se livrer aux tentatives, aux essais ou aux expériences. Si la Commission du suffrage universel ee f-tt des illusions à cet égard, c’est qu’elle ignore grandement, sur ce point — et ce serait fâcheux — le véritable esprit du pays. Qu’elle y prenne garde....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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