Extrait du journal

L’il lustre égorge ur de Chinois, Chinois lui-même, qui honore nos gouvernants de ses tonitruantes et odorantes visites, a été invité par eux à un déjeuner sur la tour Eiffel, endroit aéré, bien choisi. Ce Mêle sujet de l’Empire du Milieu a gravi, ou lait gravir par ses suivants, les première, deuxième, troisième plates-for mes, puis jusqu’au phare, puis jusqu’au drapeau français, à la hampe duquel est accrochée la croix de la Légion d’honneur, qu'a si bien méritée l'ingénieux associe de feu le baron de Rcinach. De là, il s’est rendu dans un grand éta blissement de banque et n'a pas été sur pris de voir la même croix d’honneur sur les poitrines des principaux personnages de ladite banque. Ceux-ci lui montrèrent des grandes feuilles superbement imprimées et lui dirent que c’étaient des obligations d’un emprunt d’Etat. Il les admira, les plia et les mit dans sa poche. On lui objecta, avec les égards dus à son rang, que chiper l’argent des bons gogos souscripteurs était une opération très licite ; mais que le morceau de pa pier donné aux prêteurs en échange de leurs écus sonnants était une chose tout à fait sacrée. Li-Hung-Chang n’a pas compris. Se ravisant, il dit : « Puisque, les écus sonnants, on peut les empocher, je vais faire un grand emprunt, moi aussi. » On lui répondit que Ton craignait fort que ce grand emprunt ne fût pas cou vert. — Pourquoi donc? fit-il; on prête bien à la Russie. — C’est que la Russie est une emprun teuse d’habitude. — Comment ! vous lui confiez autant d’or qu’elle vous en demande, quoique sachant qu’elle a des dettes, et vous en refuseriez à la Chine, qui ne vous doit »as un sou....