Extrait du journal
POUR SES MILLIONS. Miss Anna Morgan, fille du milliardaire américain Pierpont J. Morgan, était venue à Berlin pour étudier sur place, dans l’espace de cinq ou six jours, les institutions sociales de la capitale allemande. Mais, dès le deuxiè me jour de son arrivée à 1 hôtel Adlon, miss Morgan quitta subitement Berlin, tellement le séjour lui en était rendu impossible. Aussitôt, en effet, qu'on sut à Berlin que la richissime héritière était descendue à 1 hôtel fashionnable de la place de Paris, des lettres et des de mandes de secours affluèrent à l’adresse de miss Morgan, lettres émanant de toutes sortes d'hôpitaux, asiles, orphelinats, hospices, égli ses, sociétés de bienfaisance, etc. A ce flot de demandes d'institutions publi ques s’ajoutait un autre flot de prières indivi duelles de secours, de télégrammes, de de mandes de souscriptions pour telle ou telle œuvre. La jeune milliardaire ne fit d’abord que sourire des premières attaques dirigées contre sa bourse ; mais lorsque ces attaques, en se renouvelant, devinrent une véritable plaie, miss Morgan se décida à faire faire im médiatement ses malles par ses caméristes, à payer sa note à l’hôtel, à commander à son chauffeur de tenir son automobile prête, et partait-, deux heures après, pour XViesbade, où elle est descendue à l’hôtel Cécilia....
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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