Extrait du journal

vécu. Dans ce moment si solennel, si pénible, car c’est plus que la mort, c’est l’honneur ou le déshon neur... le déshonneur, non, j'ai confiance... Ce pendant, je n’ai pu rien dire, rien. J’ai dit que je parlerais ; c'est bien pénible de parler, mais ie le ferai parce que je l'ai dit. Messieurs les jurés, vous avez entendu bien peu de choses par tous les témoins. Si vous saviez tout ce que j’ai souffert pendant des années, mais sur tout des mois, les derniers mois avec les campa gnes de journaux l J'avais la Rente viagère, j’avais tomes les responsabilités, je les ai toutes encore aujourd’hui, je les veux toutes pour moi. Je pense cependant à ma fille, et si une larme coulait... elle ne coulera pas, non... mais si une larme coulait, ce serait pour elle; mais elle ne coulera pas, je suis forte, parce que j’ai toujours fait mon de voir. Ici Mme Humbert se lance dans d’intermi nables digressions: Je n’ai jamais trompé. Quand j’ai demandé à un témoin comme M. Lépine, préfet do police, de venir "dire la vérité, j’ai été étonnée de son peu de mémoire ; cependant, messieurs les jurés, je veux tout vous dire; après la mort de M. Humbert père — je croie que c’est à cette époque-lâ, — j’étais allee voir M. Lépine pour lui dire de faire garder la maison, parce que toute ma fortune était en titres au porteur. Tenez, après la mort de M. Humbert père, il y avait eu une campagne de presse. Je suis allée trouver le ministre des finances, M. Poincaré... J’ai pensé A cela cette nuit, je veux vous jp dire, au sujet de toutes les plaidoiries de ces messieurs. J’y suis allée avec mon frère Romain, ayant le même pa quet que j’avais porté quelques jours auparavant a M. Lépine ,;Je l’ai déposé sur son bureau et je lui ai dit; e Voilà toute ma fortune en titres an porteur ; je voudrai» orair un jugement sur cm...