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La Petite République, 25 mars 1879

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La Petite République
25 mars 1879


Extrait du journal

C’est réellement la guerre ; du moins les cléricaux l’assurent, et on est porté à le croire quand on écoute le bourdonnement sourd qui sort des jésuitiéres. Il est certain que le projet do M. Jules Ferry a mis la fourmilière devoteen grand émoi et agitation. Nous n’entendons parler que de gens noirs qui prêchent, écrivent, pétitionnent, insultent, mentent et calomnient. Nous recevons du Nord et du Pas-deCalais des protestations très-violentes, dont les auteurs seraient passibles de la rigueur des lois, s’ils osaient les signer. Un journal pieux soutient gravement que le droit d’instruire est d’origine sur naturelle et divine, ce qui veut dire sans doute que Dieu le confère aux moines seuls, comme il confère aux rois le pou voir légitime par la friction de l’huile sainte. Une autre feuille cléricale adresse aux chefs de famille cette exhortation pathé tique : Pères et mères, levez-vous comme un seul homme ? Une autre, plus ridicule encore, nous; promet que les catholiques verseront tout leur sang pour résister à l’article 7 de la loi Ferry. Tout ce tapage, à vrai dire, ne nous émeut guère, et, si nous osions, nous pro fanes, prendre la liberté de donner un conseil a toute cette moinerie, nous l’en gagerions à sc calmer, et cela pour plu sieurs raisons que nous voulons bien nous donner la peine de déduire. D’abord, Révérends Pères, et vous autres, messieurs, réfléchissez que nous sommes dans une saison où il est dangereux de s’échauffer la bile. Réfléchissez ensuite qu’étant seuls à vous fâcher vous n’aurez à gagner, dans cette campagne, que la risée publique et les sifflets do l’opinion. Vous oubliez toujours que nous ne sommes plus au temps de la Ligue, en ce beau temps où le peuple de Paris prenait la hallebarde et dressait des barricades à la voix do quelques capucins et de quel ques curés. Il a passé, depuis ce siècle de fanatisme, bien de l’eau sous les ponts et bien des gouvernements aux Tuileries. Le peuple, aujourd’hui, n’a de passion que pour la paix et ne pardonne pas à ceux qui essaient de la troubler, surtout s’ils sont capucins ou jésuites. Le peuple n’a pas peur de l’article7,(qui enlève le droit d’enseigner aux congréga tions non autorisées ; il n’a peur que de voir la jeunesse aux mains de ces congré gations. Si vous en doutez, allez dans nos cam...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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