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La Petite République, 26 décembre 1918

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La Petite République
26 décembre 1918


Extrait du journal

Quoiqu’on n’eût pas réveillonné la veille et que les Parisiens se plaignirent beau coup de cette rigueur un peu excessive peutêtre, de la (préfecture, le premier Noël que noua passons à Paris depuis 1914 avec une certaine tranquillité d'esprit, fut osaez gai. Le vent était froid, crt dans les rues, les promeneurs qui avait voulu à toute force sortir, s'embusquaient derrière des fourru res ou des foulard». On ne plaisante pas par ces temps de grippe. Sur les boulevards, cependant, la foule fut très dense toute l’après-midi ; autour de la Madeleine, le public se pressa, contre les portes, si bien que des Américains qui vou laient à toute force rentrer dans l’église, escaladèrent les grilles et se virent arrêter en haut des marches par la hallebarde du Suisse. Ils redescendirent déçus et s’en al lèrent vers la Concorde. La messe de minuit Comme chaque année les théâtres et les cinémas firent salle comble, ce qui n'em pêcha point que les églises fussent remplies de fidèles lorsque sonna la traditionnelle messe de minuit. Dans la rue Ce réveillon manqué n'avait pas attiré sur les grands boulevards la cohue que nous y connaissons depuis l’armistice et mardi, è onze heures du soir, tout était désert. On ne saisit donc pas bien pourquoi l'éclairage électrique qui avait été éteint aux environs de l’Opéra ô l'heure de la sortie des théâ tres, se remit à fonctionner inutilement vers quatre heures du matin. Gaspillage ! gas pillage ! Le réveillon en famille Ne pouvant fêter Noël au dehors, les Pa risiens réveillonnèrent à domicile, ceux du moins qui le purent, car il faut en convenir, si nos commerçants de l’alimentation firent des prodiges pour ravitailler dignement le ventre de Pans, les prix ne furent pas min ces. Voici, en effet, un échantillon des tarifa que j’ai relevés aux étalages de quelques grands magasins de comestibles : Huîtres portugaises, 1 fr. 50 à 2 fr. 20 la douzaine ; marennes, 2 fr. 50 à 3 francs ; poulets, de. 18 à 28 francs ; oies, de 30 à ;i8 francs ; dindes, de 38 à 46 francs ; din des truffées, de 50 à 80 francs ; lièvres, de 14 à 26 francs ; faisans. 22 francs ; poires, de 1 fr. 25 à 4 fr. 20 ; quant aux biscuits, on n’en trouvait guère à moins de 14 troncs, et le chocolat était, depuis huit jours déjà, in trouvable. Par comparaison, voici maintenant les prix relevés, aux Halles où l'affluence fut considérable, particulièrement au pavillon de la volaille : on vendait les dindes à rai son de 12 francs 'le kilo ; les oies, 7 fr. 50 le kilo ; les poulets 11 francs le kilo, prix maximum ; tes lièvres 22 franc», et les fai sans 18 francs, prix moxima. Le heure, taxé à 11 francs le kilo, se dé taillait couramment à 16 francs ; les œufs, taxés à 0 fr. 55, valaient 0 fr. 70 et 0 fr. 75. Noël à Metz Pour la première fois, depuis quarante-...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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