Extrait du journal

variant suivant les établissements — entre 4 et 8 francs par sac de farine panifié. C’est à ce moment que — sous la pression de l'opinion publique — le gouvernement supprime le droit de douane. Pour que la boulangerie, qui était en perte put retrouver sa prime normale de cuisson et maintenir au prix de 85 centimes les 2 ki los de pain, il fallait que la suppression du droit de douane ramenât le prix du sac de farine de 73 à 65 francs. Or, malgré cette suppression, après un arrêt de 70 fr. le prix du sac de farine s’est maintenu à 69 fr. et la boulangerie s’est vue par suite dans l’obli gation d’élever à 90 centimes le prix du pain de 2 kilos. En effet 69 fr. plus 21 fr. 50 de prime de cuisson donnent comme prix de vente nor mal, pour 100 pains de 2 kilos, 90 fr. 50, ou pour un pain 90 centimes. On le voit, il est de toute évidence d’abord, qu’il n’y a pas rapport de cause à effet entre la suppression du droit de douane et l’aug mentation du prix du pain, ensuite que la boulangerie — surtout la petite boulangerie, la plus éprouvée — ne saurait être rendue responsable du prix si élevé de cet aliment. Les seuls responsables, en la circonstance, sont d’une part les accapareurs américains qui, n’ayant plus à faire l’avance du droit de douane, l'empochent simplement au détri ment du consommateur ; d’autre part, les spéculateurs français, dont nous n’avons cessé de dénoncer les criminelles opérations, sans toutefois émouvoir la justice bourgeoise, justice de classe, pour les siens aveugle jus qu’à la complicité, implacable pour les dé shérités, les prolétaires, les socialistes. Maxence Roldes....