Extrait du journal

lions des services auxiliaires, le chiffre actuel. Ils y réussissent, ou ils y pensent réussir. Et voilà pourquoi le service de deux ans, en lui-même, ne marque pas une crise de notre institution mili taire. Il n’implique pas un changement profond de système ; mais il est à la limite. Si on veut retenir les soldats moins de deux ans, l’effectif ne sera plus le même. Avec le service d’un an, il subirait une réduction de moitié. Et ainsi, si l’on veut descendre audessous du service de deux ans, ou il faudra compléter l’effectif par des ren gagements si nombreux que l’armée perdra son caractère d’armée nationale pour devenir professionnelle et préto rienne ; ou il faudra avouer qu’il n’est pas nécessaire que l’effectif des hommes présents à l’école militaire reste ce qu’il est aujourd’hui. Et dans ce cas, la seule objection de fond qui soit faite au système des milices tombe. Ainsi, le service de deux ans marque le point extrême du système militaire actuel. Il y est encore compris, et c’est ce qui permet aux partisans du sys tème actuel de le voter en toute cons cience. Mais si peu qu’on aille au delà, ou on aboutit à l’armée de métier, ou on est obligé d’aller au régime des mi lices. Or, comme il sera impossible dans notre démocratie do revenir à l’ar mée de métier, et comme, d’autre part, d’innombrables forces sociales tendront à réduire au-dessous de deux ans la durée du service militaire, il est bien vrai que toute réduction est, au fond, un acheminement aux milices. C’est là le sens de la conception ot de la méthode évolutionniste que le citoyen Vaillant a si vigoureusement formulée. Il sait très bien que tout effort nouveau dans le sens de la réduction est en même temps a une étape » vers le type de l’armée vraiment nationale et popu laire que les socialistes proposent, et que non sans bien des ombres encore, la démocratie suisse a réalisé. En toute questionne socialisme est au terme du mouvement démocratique. C’est donc lui qui, en toute question, a un intérêt de premier ordre à seconder le mouvement. C’est par rapport à lui que toute réforme est « une étape ». A ce point de vue, le discours du ci toyen Vaillant est une excellente leçon de méthode. JEAN JAURES. Agrès Fallu, Wallon...