Extrait du journal
programme à réaliser, et vous savez si un programme peut en contenir (Sourires.), de lancer quelques coups de clairon pour la ba taille, et de s'en aller. (Rires au centre et sur divers bancs à gauche.) Alors c'était l'ap probation complète dans l’enthousiasme. Mais il y a l’autre manière, celle que prend un Gouvernement ayant le sens de son rôle, la notion de son devoir et des intérêts du pays, et aussi la notion du rôle qu’il joue à la tribune devant la Chambre. (Mouve ments divers.) Je croyais le Gouvernement fondu, pour ainsi dire, avec sa majorité ; et en lisant sa déclaration, je me croyais le droit d’expri mer vos propres sentiments, et il ne me pa raissait pas nécessaire, il me semblait même un peu puéril de nous féliciter en commun de nos mérites communs. (Rires au centre.) Je ne l’ai pas fait, mais en votre nom j’ai rappelé à l’assemblée et au pays l’œuvre (lui passé, l’œuvre républicaine." toutes les libertés que la République a données au peu ple, tous les efforts par lesquels elle l’a éman cipé politiquement, économiquement, socia lement. C’est le meilleur éloge que je pouvais vous décerner. La justice pour tous les citoyens Ensuite, j’ai tracé des règles de gouverne ment, j'ai prononcé des mots qui n’ont pas été parfaitement accueillis. Mon collègue et ami M. Berteaux me l’a dit à peu près en ces termes : « Ces mots de liberté et de justice qui re viennent à plusieurs reprises dans la décla ration, nous les avons dans l’esprit et dans le cœur, comme vous ; c’est la base, le fond môme du régime républicain ; mais nous pensons qu’étant donné l'usage immodéré que nos adversaires en ont fait contre nous, il eût mieux valu ne pas les mettre dans une déclaration ministérielle. » (Rires au centre et à droite.) Certes, ces mots, vous les avez entendus dans la bataille électorale ; ils ont été des ormes contre vous ; et vous pensez qu’il n’est pas d’une tactique adroite pour le gouverne ment de les reprendre et de les inscrire dans sa déclaration, car ils pourraient apparaître comme un blâme indirect à ta majorité et un reniement du passé 1 Vous pensez bien que nous ne saurions avoir de pareilles intentions. Mais précisément parce que ces mots ré pondent au désir profond, ardent du pays, vous ne devez cesser, vous, républicains, de les prononcer, de les répéter, et vous devez employer le meilleur de votre effort à en faire des réalités vivantes. (Vifs applaudis sements à gauche et au centre.) Que vous vous y soyez employés dans le passé, ce n’est pas douteux. Est-ce moi qui renierais l’œuvre du passé, moi qui, depuis que j’ai l’honneur d’appartenir à cette Cham bre, ai toujours collaboré avec la majorité républicaine ? Est-ce moi qui désolidariserais ce gouver nement des autres dont j’ai fait partie ou que j’ai soutenus ? Au cours des batailles passées que la Ré publique a dû livrer et dans lesquelles ce n’est pas une œuvre de réformation qui s’im posait au pays, mais bien une œuvre instinc tive de défense, alors que le régime lui-même était en péril, sans doute vous ne mesuriez nas vos coups — et je n’aurais pas mesuré...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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