PRÉCÉDENT

La Petite République, 29 août 1896

SUIVANT

URL invalide

La Petite République
29 août 1896


Extrait du journal

Une banque prise d’assaut : la chose n’est point banale. C’est à Constantinople que le fait vient de se passer, et il ne s’agit ni plus ni moins que d une banque d’Etat, la Banque Ottomane. Sans crier gare, une troupe d’insurgés se ruait avant-hier sur l’édifice où les boursicotiers cosmopolites résidant chez le Grand Turc brassent leurs petites af faires. Une bombe, éclatant à point près du corps de garde chargé de protéger les agioteurs en leurs opérations, dissipait instantanément la force armée, et la foule s’installait en maîtresse dans la place, où elle se barricadait confortablement. Mais, comme on pense, l’alarme fut vite donnée. Et police et troupe d’accourir. Un siège en règle commença; le feu s’ouvrit. On s’est, disent les dépêches, fusillé une bonne partie de la nuit. Où en sont présentement les belligé rants? Des dépêches annoncent que la rébellion aurait été écrasée dans l’œuf ; d'autres télégrammes affirment au con traire que les insurgés tiendraient tou jours la rue. Cependant il semble plutôt que l’inci dent est cios. La Banque Ottomane a été abandonnée par ses occupants d’une nuit qui se sont enfuis dans la banlieue et la campagne. Naturellement ce sont les Arméniens que la presse stylée par le gouvernement turc rend responsables de ce coup de force, et avec eux les Crétois et les Grecs. C’est bien possible, en somme. En tout cas, cette audace, venant subitement aux dociles opprimés d’antan, prouve combien est branlante et discréditée l’autorité du sultan. Passe encore le soulèvement de VAr ménie; passe aussi l’insurrection crétoise ; mais si la capitale de l’empire de vient elle-même le théâtre de tueries et d’émeutes, c’est que « l’homme malade », dont on a tant parlé, est bien près de sa fin. L’Europe , certainement, va être plus tentée que jamais d’ouvrir la succession du moribond; — et gare aux complica tions. LOUIS DUBREUILH....

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

En savoir plus
Données de classification
  • marcus simon
  • garnier
  • méline
  • allemand
  • de saintarnaud
  • jossc
  • josse
  • bedel
  • co
  • blanc
  • france
  • zanzibar
  • angleterre
  • bruxelles
  • scott
  • garnier
  • jérémie
  • vénézuéla
  • turquie
  • cher
  • la république
  • parlement
  • parti socialiste
  • m. m
  • sénat