Extrait du journal
On dit que la France n’est pas coloni satrice. Gomment donc se fait-il que les Colonies que l’Angleterre nous a prises au siècle dernier nous soient restées iné branlablement attachées, qu'elles aient Conservé notre langue et nos mœurs, qu’elles n’aient cessé, dans tous nos revers, de nous témoigner une ardente sympathie? S L Anglais extermine les races conqui ses, ou campe, en étranger, au milieu d’elles; le Français, par sa douceur et son esprit de sociabilité, les gagne et les fait siennes. On dit que les colonies sont pour nous un fardeau. Cela n’est pas vrai pour la Tunisie, dont les finances sont bonnes, ni pour Vile de la Réunion, ni pour la Cochinchinc. Cela n’est plus vrai pour l’Al gérie qui nous a tant coûté, mais qui se suffit aujourd’hui à elle-mcme. ; Si vous voulez absolument que nos possessions d’outre-mer nous soient un fardeau, cédez la Tunisie aux Italiens, 1 île de la Réunion aux Anglais : cédez le Congo, le Sénégal et l’Indo-Ghine à qui voudra les prendre. Oui, cédez eus pré tendus fardeaux et vous verrez tous les peuples d’Europe lutter entre eux d’em pressement à qui se baissera le premier pour les ramasser. Si nous nous résignons à vivre isolés du reste du monde, si, dans ce grand combat pour la vie, engagé entre toutes les nations du globe, nous voulons nous renfermer chez nous et nous contenter de nos propres ressources, c’est bien, renonçons à nos débouchés, à notre con currence commerciale et industrielle ; laissons moisir nos flottes dans nos ports et, pendant que nos adversaires s'empareront de tous les marchés du inonde, apauvris, affamés, livrons-nous à la douce satisfaction de nous déchirer et de nous manger les uns les autres! Mais, objecte-t-on, ces expéditions lointaines dispersent nos forces et nous font oublier l’éternel ennemi, celui qui est de l’autre côté des Vosges. O le beau raisonnement! Quel est l'homme assez naïf qui puisse s'imagi ner qu’une guerre entre deux peuples du continent se bornera désormais aux limites mômes du continent ? Pourquoi...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
En savoir plus Données de classification - ruppel
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