Extrait du journal

Et comme la maison vide, sans femme pour présider aux détails du ménage, n’é tait pas une chose agréable pour un vieil épicurien habitué à toutes les recherches, surtout à celle de la table, l’avoué songea à marier son filleul. 11 avait de nombreuses relations, ce fut facile. Dans un pays voisin, a sez éloigne pour que ne tussent pas connus les épisodes pas mal dégoûtants de ce ménage à trois, Cocu trouva un bon propriétaire, veuf depuislongtemps, avec deux filles. Jean ltobert, tout seul, et fort triste de puis la mort de sa femme, adorait ses deux enfants, les avait presque élevées lui-même, sans leur avoir jamais laissé quitter la mai son paternelle. Elles étaient douces, charmantes et honnê tes ; l’une, Andrée, blondccommc les blés, avec de doux yeux bleus et rêveurs ; l’autre, Cé cile, plus brune qu’une Espagnole, pétillante de gaieté et de malice, enjouée et aimable comme une Bordelaise. Ce fut celle-la qui plut au père et au fils. La présentation fut faite,et ce garçon per du de vices, portant déjà sur lui les stigma tes profonds de la plus honteuse débauche, sceptique et mauvais jusqu'aux moelles, eut l’atroce courage de flétrir celte enfant naïve et honnête, qui entrait dans la vie avec toutes ses illusions toutes ses puretés, toutes ses ignorances....