Extrait du journal

Et pourtant, les souverains de Suède ont, parait-il, emporté de leur séjour dans notre capitale le plus charmant souvenir. Et leur suite a dû partager cette aimable impression, car les gazettes de Stockholm ne tarissent pas d’éloges à l’adresse des Parisiens. Il est pourtant,dans ce concert de louan ges, une note d’une amusante sévérité, et qui fut évidemment inspirée par quelque dame de la suite, aigrie au souvenir déjà lointain d’un bras dodu, d'une jambe bien faite et du temps perdu. « On a raison, disait celte note, de van ter la grâce cl l’élégance des jeunes Pari siennes. Mais on ne saurait s’imaginer ce qu’il s’y mêle de coquetterie et de légère té. « A midi, dans certaines rues voisines de l’Opéra, on peut voir celles qu’on ap pelle ici des « midinettes » provoquer ou trageusement les passants. Marchant par bandes , en se tenant par le bras, elles lan cent aux jeunes des sourires et des fleurs aux vieux, fl en est même oui ne craignent pas, pour paraître encore plus séduisantes, de se coiffer do mignons bonnets qui les font paraître aussi émues et aussi genti ment agaçantes qu'une nouvelle mariée sous sa coiffe de nuit. « Ce sont là coquetteries et parures à damner tous les hommes, véritables in ventions diaboliques. » Ce n’est pas le diable, bonne dame do Suède, qu’il faut accuser, mais sainte Ca therine. Vous avez pris pour une habitude, un excès de coquetterie qu'autorise chaque an née la date au 25 novembre. Ornée de wee vingt-cinq printemps, hé...