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La Petite République, 31 mars 1907

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La Petite République
31 mars 1907


Extrait du journal

service public municipal ? N’ont-ils pas les mêmes besoins, les mêmes aspirations? Se concevrait-il qu’un autre traitement leur fût imposé ? Et le personnel des pompes funèbres qui, lui, a plutôt perdu que gagné à sa municipalisation, ne va-t-il pas trouver des arguments nouveaux à présenter à l’appui de ses doléances ? Pourra-t-il continuer à être traité en paria ? Est-ce que les .garanties de mini mum d’existence, de dignité dans le tra vail, d’avancement normal et régulier, de tranquillité pour les jours de la vieillesse, qui auront été reconnues à tous, pourront plus longtemps lui être refusées ? Ainsi s’affirmera cette vérité que tous les serviteurs de la Ville de Pans, qu’ils soient employés directement par elle ou qu’ils soient attachés à des exploitations concédées, ont droit au même régime. Ainsi, également, il se trouvera que les faits auront fourni la plus éclatante des réponses à ceux qui, volontiers, s’en al laient répétant que les travailleurs du gaz, animés d’un égoïsme corporatif coupable, ne songeaient qu’à eux, ne luttaient que pour eux et se refusaient à associer, dans une solidarité commune, leurs revendica tions à celles des autres catégories du per sonnel municipal. Ces reproches, ils les ont souvent en tendu proférer par ceux qui suivent, théo riquement sinon toujours pratiquement, une tactique différente de la leur. Ils y ont répondu à la manière du philosophe an tique qui, pour prouver le mouvement, se mettait tout simplement à marcher. Aux détracteurs de leur méthode d’ac tion syndicale, ils montrent les résultats obtenus, les améliorations arrachées à la société capitaliste et dont vont, avant peu, ; bénéficier des milliers de travailleurs parisiens. Les premiers, non sans péril, ils sont entrés dans la bataille. Au jour de la vic toire, qu’il leur soit permis de se retour ner un instant en arrière pour contempler le chemin parcouru. Beaucoup de ceux qui, dans ce long combat, furent des plus ardents, des plus courageux, sont restés en chemin ; beaucoup sont tombés victi mes de leur dévouement à la cause ou vrière. Avec une émotion reconnaissante nous songeons à tous ceux-là. Dans notre histoire syndicale, il est des pages sombres d’où s’exhalent de tristes souvenirs, même parfois des deuils. Ces pages ne sont pas les moins glorieuses et nos camarades n’ont pas lieu d’en être moins fiers que des pages lumineuses où sont inscrites les récentes victoires acqui- \ se au prix de tant de souffrances et de tant de sacrifices. LOUIS LAJÀRRIGE, Conseiller municipal de Paris, secrétaire général du syndicat des travailleurs du gaz. ♦ • NOTRE GRAND CONCOURS...

À propos

La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.

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