PRÉCÉDENT

La Plume, 15 septembre 1896

SUIVANT

URL invalide

La Plume
15 septembre 1896


Extrait du journal

il est bien rare qu'il ne l'exprime pas dès ses premières œuvres. Une clarté sort de lui qui renouvellera la face du monde. Et il cric au monde tout son amour, en paroles crispées et indécises encore — m iis que les flammes confuses de la jeunesse pénètrent et illuminent. L'univers est vraiment trop beau. Les forêts sont trop profondes. Les montagnes sont démesurées. La douceur des mers lui semble ineffable, il voudrait palpiter de toute l'émotion des siècles. $ incorporer la somme des pensées humaines pour en rehausser quelque peu l'éclat, les ordonner mieux selon son harmonie intime et augmenter leur vie de la sienne. Mais leur ensemble lui paraît si considérable qu'il désespère un moment et s'arrête plein d'angoisse. Toutefois cette angoisse l'enivre. Son cœur bat trop fort four qu il croie en son désespoir. Tout son sang chante, heureux comme la chaude sève des roses fumantes au soleil. Il se sent puissant puisqu’il est confiant. Tout son être rayonne. Z.es herbes d les astres, les hommes et les sources doivent tant l'aimer. puisqu’il les aime tant / /Isait que...
La Plume (1889-1914)

À propos

La Plume est une des plus importantes revues littéraires et artistiques de la fin du XIXe siècle. Créée en 1889 par Léon Deschamps, un écrivain sans succès, mais un commerçant averti, La Plume parut jusqu’en 1914, avec plusieurs interruptions. Après la mort de Deschamps en 1899, Karl Boès acquiert la revue. Les années suivantes sont marquées par des difficultés financières qui obligent finalement le nouveau directeur de cesser la publication en 1905. Relancée en 1911, La Plume ne retrouve jamais son succès initial.

En savoir plus
Données de classification
  • baudelaire
  • union