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La Première Ligne, 1 juin 1918

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La Première Ligne
1 juin 1918


Extrait du journal

"Remis à la disposition du Ministre pour servir aux Colonies, c’est avec un très profond et très sincère regret que je quitte le 5/68 après une année de commandement : Au même titre Officiers et Soldats nous avons partagé les mêmes joies et les mêmes dangers, et une très franchp camara derie faite de confiance réciproque, et qui,, seule, dans cette longue guerre, peut adoucir la vie quotidienne et permettre d’envisager sp-ns crainte les jours à venir. Nous allons nous séparer. Le passé, j’en suis convaincu, pour vous comme pour moi, répond de l’avenir. Nous emporterons chacun de notre coté, l’ineffaçable souvenir du devoir rempli en commun. La vraie discipline est faite de bon sens et de bonne humeuri les saines traditions du Groupe ne failliront pas. Qu’elles soient pour nous toujours un réconfort et un exemple. Le 24 Mai 1918. Le Chef d’Escadron Commandant le 5/88. CARLIN. N.D.L.R. Ajouter des commentaires à ces lignes si sobrement éloquentes serait en affaiblir la portée, cependant devant ce èi. part irrémédiable, la rédaction de la Première Ligne ne peut s’empêcher de manifester ses profonds regrets de voir partir celui qui fut en quelque sorte le fonda teur spirituel de notre Journal. Son ordre du jour le dépeint tout entier : clair, précis et comme tout bon polytechnicien: mathématique, son esprit dégagé de toute concep tion brumeuse lui faisait de suite entrevoir ia véritable chemin. Nul plus que lui ne savait descendre au coeur des hommes, il avait compris que la vraie discipline, n’était pas quelque chose de mesquin d’enfermé dans un cadre rigide'; il savait que si le soldat Français est le premier du monde o’est parce qu’il possède au plus haut point cet esprit d^initiative qui...

À propos

La Première ligne est un journal de tranchées hebdomadaire, organe de la 25e batterie de la 3e artillerie coloniale. Ce régiment fut engagé dans différentes batailles sur le front de l'Ouest tout au long de la guerre, notamment dans la bataille de la Marne ou de la Somme, et le journal fut donc publié à Verdun, puis Nogent-sur-Marne et enfin Orsay. Généralement de quatre pages à l’humour noir, La Première ligne présentait la vie sur les lignes de front, mais aussi des poèmes, des dessins et divers articles, le tout ronéotypé.

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Données de classification
  • g. didier
  • français