PRÉCÉDENT

La Presse littéraire, 15 janvier 1854

SUIVANT

URL invalide

La Presse littéraire
15 janvier 1854


Extrait du journal

J'ai connu, sauf le vol et l'assassinat, le type du comte Horace de Pauline. C'était un homme de trente ans, pâle, mince, affecté d'une petite toux nerveuse, qui s'augmentait chez lui lorsqu'il éprouvait une émotion quelconque dont celte toux, au reste, était le seul signe extérieur. Il était, dans la vie ordinaire, sensuel comme un oriental, voluptueux comme un sybarite ; puis, dans l'occasion, sobre et dur comme un pâtre de la Sabine. Ne trouvant jamais de coussins assez doux, de sopha assez élastique lorsqu'il s'agissait de fumer le narguilhé dans mon salon, et avec cela faisant d'une traite cinquante lieues à franc étrier, couchant sur la terre humide ou glacée dans son manteau ; bravant le chaud, bravant lefroid, comme si le froid et la chaleur n'avaient aucune prise sur lui. Enfin, étant, je le répète, moins le crime, ce composé étrange d'extrêmes que j'ai essayé depeindre dans le mari de Pauline, et encore je ne voudrais pas répondre qu'il n'ait pas été un peu marchand de nègres, comme Jacques Munier, ou un peu pirate, comme Lara....
La Presse littéraire (1852-1861)

À propos

Données de classification
  • jules dué
  • série
  • ceylan
  • byron
  • horace