Extrait du journal

mirer morceau est surtout remarquable par une recherche de sonorité sombre et d'effets ingénieux. Les troisième et quatrième nous ont paru remplis d’efforts pour être diserts et piquants, mais nous avouons avoir attendu vainement une de ces idées dont le relief ou la force s’emparent irrésistiblement de l’auditeur. Le deuxième morceau, qui a été bissé par acclamations, est une sorte de ronde « andantino » villageois, dont le thème, pas tout à fait neuf, est mis en œuvre avec une «maestria* étourdissante. Les plus piquantes combinaisons de rhythme,d’harmonies, de modulations, y sont relevées par toutes les coquetteries de l’archet. Pizzicato, staccato, martelé. double cordé, bourdon, tout cela danse et voltige comme un essaim d’insectes murmurant au bord d'un ruisseau dans un rayon de beau soleil. L’exécution a été complètement à la hauteur de cette aérienne fantaisie. M Lamoureux, le premier violon, possède une qualité de son d’une pureté rare, un jeu délicat et velouté, parfaitement approprié à celte sorte de musique. Peut être craint-il trop l’éclat indiscret d’un jeu ambitieux. Ses associés le secondent dans cette expression d’un sentiment profond, mais contenu, et l’ensemble est irréprochable. Seul le jeune pianiste, M. Lavignac, prouverait volontiers qu’il unit la fougue à la précision brillante, ce qui ne l’empêche pas de se soumettre au mot d’ordre commun....