Extrait du journal

Je connais peu M. Jacques Baur, mais je puis | assurer qu’il eût préféré que M. de Rovray n’accommodât pas ses éloges à une sauce aussi noire et aussi amère. S’il les a digérés, c’est qu’il a un rude estomac. — Pour moi, les nausées me prennent rien que d’y songer. J’aime mieux, d’ailleurs, rester au-dessous de la vérité que courir le risque de la dépasser. Je dirai donc tout simplement que M. Jacques Baur a du talent, un talent fort distingué, et qu’il a joué, à sa seconde soirée, du Chopin, du Liszt et du Mendelssohn.— Son jeu respire cet enthousiasme intelligent qui distingue les élèves de Liszt; son mécanisme ne laisse rien à désirer. quant à la question du succès, selon la France musicale, M. Baur aurait été applaudi à dix reprises et rappelé cinq ou six fois. La vérité est que les applaudissements ont été sincères et que le bénéficiaire a été suffisamment rappelé, ainsi que cela se passe dans tout honnête concert....