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La Quotidienne, 1 août 1838

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La Quotidienne
1 août 1838


Extrait du journal

Le Commerce fait suivre cette lettre des réflexions suivantes : « On peut juger par ce langage, comparé à la timidité, à l’insignifiance des paroles qu’on reproche à M. Molé, des exigences auxquelles notre cabinet a accoutumé les puissances du Nord. Au reste, il est facile d’avoir maintenant la mesure de la fermeté qui caractérise le ministère dans les questions extérieures. Le public n’a qu’à bien observer la marche que suivra notre politique après ces menaces. » Nouvelles diverses. Londres 29 juillet. — L'Age fait les réflexions suivantes au sujet du maréchal Soult : «Nous ne nions pas que le maréchal Soult ait été un brave militaire et un ennemi terrible mais honorable de la Grande-Bretagne. Nous reconnais sons même qu’il était généreux de l’accueillir en temps de paix avec le même empressement qu’on le défiait autrefois sur le champ de bataille. Mais pourquoi faire du maréchal Soult l’objet de l’idolâtrie des Anglais? telle est la véritable question, et nous ne pensons pas que les autres am bassadeurs que l’Europe a envoyés au couronnement soient disposés à la décider dans un sens favorable. Nous savons déjà que le comte Strogonoff s’est exprimé en termes peu mesurés sur ce point et que les princes de Schwartzemberg et Putbus en ont aussi parlé fort énergiquement : reste à savoir si tout cela sera bien profitable à l’Angleterre. En atten dant, il est certain que tandis que les autres nations sont irritées, la France philippistc, républicaine, bonapartiste et légitimiste se moque de nous. Nous n’avons pas oublié le 12* volume des dépêches du duc de Wellington ; nous aurons soin d’examiner celles qui sont relatives à la ba taille de Toulouse. » — Le 28 au matin, une vive agitation régnait dans la Tour de Londres par suite de l’évasion de 3 détenus militaires, un sergent,un caporal et un soldat. Le sergent et le caporal, qui avaient déserté il y a quelques jours, avaient été arrêtés à bord d’un paquebot américain, on avait trouvé sur eux 150 liv. stcrl. qu’ils avaient dérobées. Ces hommes avaient été déposés dans la partie de la Tour qui regarde la Cité. Due sorte de soupirail gar ni de barreaux de fer donne de la lumière et de l’air à leur cachot. A 14 pieds au-dessous sont les fossés de la Tour. Toute évasion paraissait donc impossible. Jeudi soir à onze heures le sergent de garde venait de termi ner sa tournée. Hier matin, lorsque la garde a fait son inspection, on a trouvé trois hommes de moins sur cinq que contenait le cachot. Les deux qui étaient restés feignaient de dormir et quand on les réveilla ils s’éton nèrent de ne pas voir leurs camarades et déclarèrent ne s’être pas apperçu de leur évasion. En examinant avec attention le cichot, on vit que les barreaux avaient été détachés ; les prisonniers avaient dû sortir par l’ou verture du soupirail à peine assez large pour laisser passer le corps d’un homme. On ne comprend pas comment les prisonniers sortis ont pû ne pas tomber dans les fossés. La saillie des pierres dans cet endroit n’a pas plus de sept pouces de large à six pieds environ au-dessus de l’eau. Cependant il est certain que les prisonniers ont dû suivre la saillie jusqu’à la murail le du fossé, de là ils ont gagné la campagne. Il est à remarquer que le lendemain de ceue évasion hardie, le sergent et le caporal devaient être jugés par une cour martiale générale, et très probablement ils auraient été condamnés à la déportation pour la vie. Des détachemens de la garnison de la Tour ont été expédiés dans toutes les directions à la recherche des fugitifs. Une enquête sera ouverte, sur la conduite du sergent de garde qui devait, d’après la consigne, visiter le cachot de deux heures en deux heures. (fVeckly Dispatch.) — Un nommé Joseph Friskin vient de mourir à Gérés à l’âge de ceni douze ans. Cet homme, qui avait vu se succéder trois générations, a couseivé jusqu’aux dernières semaines qui ont précédé sa mort, la jouissance de toutes ses facultés. C’était un nègre d’Afrique, venu en Angleterre à l’âge de vingt ans. D’après celte donnée, sa naissance aurait remonté à l’année 1726. Il était domestique de lord Lovel en 1745. Toutes ses an nées se sont passées dans la domesticité, et heureusement pour lui, un de ses maîtres était un homme généreux qui a pris soin de ses derniers ans. Il est mort à Woodburn, résidence de la famille Mac-Gill, qui l’avait trouvé à Edimbourg quelques années auparavant dans un état voisin de l’indigence, et qui n’a pas cessé de prodiguer au centenaire les soins les plus touchans. — On vient de découvrir à Margate une immense grotte creusée vers le temps de l’heptarchie saxonne. Cette découverte paraît devoir jeter quelque jour sur les habitudes des Saxons. Une affaire meurtrière et dé cisive eut lieu sur cet emplacement entre les Saxons et les Danois. A plu sieurs reprises il a été découvert, dans la plaine qui avoisine la grotte, des quantités considérables d’ossemens réduits en poussière ; des squelet tes entiers avaient été même conservés. On a trouvé des armures de cette même époque. La grotte s’étend à une grande distance sous une colline ; des promenades, des chambres, des passages nombreux y sont tracés, et...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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