Extrait du journal
Et vous, vases d’honneur, qui parfumez l’autel, Ajoutez aux bouquets du printemps éternel Cette touchante fleur en sa grâce voilée ! Des campagnes du ciel violette exilée , Plus languissante encore au milieu de nos bois, Mais qui s’épanouit à l’ombre de la croix !... Voilà le r liant du poète, me suis-je dit, nous sortons des lieux communs pour nous élever à l'imagination, à l’élégance, au charme de la rêverie chrétienne ; le poète a ici pour muse la foi, don du ciel qui complète le talent. Assez d'hymnes moment contre Dieu, assez de tristes folies s’é chappent à travers le monde; que les concerts pieux retentissent, que de suaves paroles de vertu aillent consoler, rafraîchir les âmes. Ces chastes accrus, si difft-rens de la plupart des choses qu’on entend aujourd’hui, vous reposent, vous apaisent doucement comme ces harmonieuses brises qui tout à coup vous arrivent dans la solitude des bois, ou plutôt comme ces chants d’église qui, au milieu du recueillement du sanctuaire, vous enlèvent aux grossières images de la vie et vous font penser à de meilleurs destins. Nous parcourons le volume des Chants et Prières et nous écoutons le poète parlant à une belle jeune fille du village : Dites moi, Catherine, ô ma charmante fille. Quand seule vous restez, du malin jusqu’au soir. Assise à votre porte à tirer votre aiguille, , Que vous ne levez pas même les veux, peur voir Les joyeux compagnons, ces beaux fils du village, Lorsqu’ils parient chamans et légers pour l’ouvrage, Et qu'ils savent toujours arranger leur chemin Pour s’en venir passer près de votre jardin, Et pour boire au ruisseau qui près de vous sautille ; Dites-moi, Catherine, ô ma charmante fille, Quand voire œil suit le fil que font sur vos genoux Courir vos jolis doigts, à quoi donc pensez-vous ?... Est-ce an sylphe qui vient, vous frôlant de son aile, Vousmunnurer tout bas combien vous êtes belle. Et passer sous vos veux le miroir indiscret Où de votre beauté vous lisez le secret?... Si c’en est un, sans doute à votre oreille il glisse Mille prepos bien faits pour plaire au cœur novice Et le faire rêver... il vous dit qu’au hameau Parmi tous les garçons, aucun n’est assez beau Pour fixer vos regards; il vous dit que la giâce Est un pur don du ciel que nul don ne remplace ; Que, comme la splendeur d’un mystique vernis, Dieu le verse et l’étend sur ses vases bénis ; Qu’il donne leur parfum sous l’herbe aux violettes, Aux lis leur robe blanche, aux tendres pâquerettes Leur couronne d’argent, à toute fleur son miel.... Que de ces dons épars il forme un diadème Pour le placer au front de la vierge qu’il aime, La vierge, fleur des fleurs, parfum exquis du ciel.... Que Dieu vous créa belle, et qu’aussi plus d’une autre, Avec de riches dots, envie encor la vôtre; Que le lourd vêtement de votre pauvreté • Peut tomber tout à coup... et qu’en fin la beauté Peut bien, quand il lui plait, d’une humble paysane....
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - de maricourt
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