Extrait du journal

Le journal ministériel du soir contient le petit article suivant, i qui nous a paru assez curieux pour être reproduit : | « Certains journaux , dit-il, s’efforcent do donner une impor tance exagérée à un événement fort ordinaire qui a eu lieu le 13? de ce mois à Rambouillet. Il s’agit tout simplement d’un acte d’in subordination commis envers un officier pur un hussard du I” ’ régiment, et auquel ont pris part cinq eu six dè ses camarades. Tous ces militaires ont été immédiatement arrêtés pour être mi* en jugement, et l’affaire n’a pas eu d’autre suite. Elle serait tlèslong-temps oubliée sans les vaines déclamations dont elle a four ni le prétexte. Le 1” régiment de hussards, toujours remarquable par son excellente conduite, continue à être /’exemple du dêvoûment et de la discipline. » l II faut convenir que l'armée reçoit, là un singulier certificat dtv discipline, de dévouaient et d’excellente conduite. Un de nos amis politiques nous adresse de la province les ré! flexions suivantes sur notre avant dernier procès. J » Lu certain docteur Baldwing, membre de la chambre des communes, avait émis l’opinion que « l’Angleterre pourrait être entraînée dans une guerre continent ale si le peuple français par venait à renverser le tyran qui occupe en ce moment le trône de France, et qui a indignement violé toutes les promesses faites par lui avant d’y monter. » » Comme Anglais au moins, le docteur Baldwing est un ingrat, car Louis-Philippe a fait, assez de sacrifices à l’Angleterre, sou alliée à tout prix, pour qu’un honorable gentleman lui épargne une épithète surannée qui, dans l’état de la civilisation, et après l’abus qu’on en a fait, ne peut être prononcée qu’avec une cer taine réserve. q » Louis XVI, comme chacun sait, fut un tyran, il fut condamné comme tel, ce fait seul devrait prévenir les susceptibilités du ministère public, car il semble qu’il puisse sans scrupule laisser donner à Louis-Philippe d'Orléans, un titre que la révolution j donna jadis au plus vertueux des rois. » En reproduisant l’opinion du docteur Baldwing vous n’a vez pas adopté les expressions dont il s’est servi ; car elles ne répondent pas fidèlement à votre pensée. On ne dira pas de Louis-Philippe qu’il est un tyran ; mais on proclamera hau tement que sous son gouvernement il se commet en France des actes tyranniques. On reconnaîtra qu’il ne prend pas un j mousquet pour tirer lui-même sur >c peuple; mais on répéteJ ra qu’il autorise par l’impunité les hommes qui se servent de leurs armes contre des mil heureux que nul en France n’a le droit de soustraire à la justice qui s’élève contre leurs assassins. » On ne dira pas que Louis-Philippe sympathise par carac tère avec les abus de pouvoir journellement commis sous son règne ; mais on fera remarquer que son règne lui-même est antipathique par origine à la légalité, à la modération, à la jus tice. On accordera volontiers que si la Providence eût per mis qu’il parvint au trône par la voie légitime, nous n'eussioos pas été témoins (le ces expédions toujours funestes, souvent bar bares, qu’il est réduit à employer pour triompher des embarra* de sa position ; mais on ne dissimulera pas qu’il a recher ché et accepté cette position, que sans lui une révolution dynas tique n'était pas plus possible que la république, et qu’il eût fallu nécessairement se borner à continuer avec l’enfant-roi le régime de libe-lé, de bonheur et de gloire dont les amis de la royauté du 9 août prétendent qu'elle nous a sauvés. » On a entendu un ministre de la révolution qualifier pu-...