Extrait du journal
» Nous eûmes, au premier jour de cette année, une occa sion qui dut être saisie avec empressement de célébrer la réunion de tant de circonstances heureuses, de tant de faits glorieux qui, surpassant toutes les espérances, étaient venus, dans le court espace de moins de six mois, ajouter un nou veau lustre aux bienfaits que la Providence s’est plu b ré pandre sur votre personne auguste, sur votre royale famille. Aujourd'hui le temps seul a manqué pour que la somme en fut encore augmentée; mais b qui sait mériter aussi bien les faveurs d’en haut, elles ne peuvent guère manquer, et, pleins de confiance dans vos belles destinées , le passé nous répond de l’avenir. » Telles sont, Sire, les dispositions de cœur et d’esprit avec lesquelles, en ce jour de fête où tous les grands corps de l’Etat, où toutes ses notabilités se pressent dans l’enceinte de ce palais, la chambre des pairs se félicite d’être appelée la première b l’honneur de vous offrir l'hommage des res pects, des félicitations et des vœux qu’inspire si naturellement te souvenir de l'heure qui fut celle de votre entrée dans ce monde, où, pour notre bonheur, vous deviez tenir une si grande place. » Il faut renoncer b faire ressortir tout le mérite de ce ma gnifique langage. Les phrases sont peut-être un peu longues (quatre en trois paragraphes); mais avec quel art les pério des y sont liées par ces élégants monosyllabes qui, auquel, dont, où, etc.?* Les aimées si; succèdent; et b toutes les épo ques qui ramènent la Chambre des pairs au pied du trône, elle se présente... •> elle ! la Chambre des pairs! Avec quelle autorité M. Pasquicr manie la langue ! « Aujourd’hui le temps a manqué ; mais b qui sait mériter aussi bien les fa veurs d'en liant, elles (les faveurs) ne peuvent guère man quer,.. » Aussi bien, c’est un comparatif; il fallait donc exprimer le second terme de la comparaison : mais comme la répétition du verbe manquer, l’opposition ingénieuse du temps qui manque et des faveurs d’en liant qui ne manquent quércs, rachètent cette pardonnable omission ! L’académie est justifiée....
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - martin
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