Extrait du journal
SITUATION DU POUVOIR ACTUEL. — SA POLITIQUE. (V partie.) Au milieu même des grandes perturbations sociales, il est dans la politique de ces momens d’arrêt où les pouvoirs et les partis posent pour ainsi dire devant vous, et où les grandes eaux du déluge révolutionnaire s’étant un instant retirées, on décou vre mieux et les dommages qu’il a causés à tout l’édifice social, et aussi la position réciproque du pouvoir et des divers élémens qui composent la situation. Nous sommes aujourd’hui dans un de ces momens. Ce n’est point le calme, sans doute, ce n’est point l’ordre, c’est'uniquequement la fatigue et la lassitude du désordre dont le principe subsiste toujours dans le gouvernement même d e l’état. Mais c’est précisément pour cette raison, c’est précisément parce que le mal ne cesse point d’exister, et que s’il se manifeste moins hautement, il ne tend pas moins à miner toutes les parties de la société, qu’il importe de montrer à cette société et la position où un pouvoir, qui ne mérite point ce beau nom, est placé à son égard, et la position où elle se trouve elle-même à l’égard de ce pouvoir. En disant ce qui est, en annonçant ce qui sera, on ne refait pas sans doute lu présent, on ne crée pas l’avenir ; mais on peut, en révélant la cause des misères dé l’un, préparer la for tune de l’autre. Nous envisagerons donc d’abord la situation de l'ordre de choses actuel ; puis, pour compléter ces considéra tions, nous apprécierons sa politique. C’est un fait très remarquable que lorsqu’on veut parler des élémens de notre société, on ne trouve presque à citer que des partis. Cela seul suflit pour indiquer les dommages immenses qu’une révolution cause aux peuples. L’essence et le but d’une société étant l’union, la coalition de toutes les intelligences et de toutes les volontés pour le bien commun, un ordre de choses qui n’est qu’un état permanent de scission et de dislocation , est ce qu’il y a de plus opposé, de plus antipathique au but et à l’essence de la société. Et le comp’ément d’une telle situation , c’est que le pouvoir lui-même, placé au milieu de cette anarchie constituée, impuissant à exister dans une autre combinaison , parce qu’il est une œuvre de parti et le résultat d’un schisme politique, se trouve être non-seulement isolé de l’ensemble de cette société, mais profondément séparé d’esprit et d’intérêts de tous les élémens qui la composent. Voyez comme les faits justifient les principes que nous venons de poser. Dans la situation actuelle, il y a quatre élémens, ou, si l’on veut, quatre forces principales. Il y a l’armée, il y a le parti républicain, il y a le parti royalis te, il y a la masse des indifl'érens....
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - hay
- ward
- stanley
- casimir del
- casipa
- henri v
- edouard v
- si ma
- buckingham
- londres
- angleterre
- allemagne
- paris
- france
- carlsruhe
- marseille
- austerlitz
- anzin
- parti républicain
- iu