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La Quotidienne, 5 août 1845

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La Quotidienne
5 août 1845


Extrait du journal

rins. Muni de papiers parfaitement en règle, il se rendait aux îles du Cap-Verd, pour y prendre un chargement de sel. La douane brésilienne saisit un paquet de cigarres que no s cherchions à introduire clandestinement; mais elle ne se douta pas qu’il eût été mis à bord douze immenses caisses pleines de chaînes, de fer, de menottes et d’armes de toute espèce. < Une circonstance qui nous frappa, ce fut la couleur som bre qui avait été, à profusion, répandue de tout côté. La coque du navire était d’une entière noirceur. Le moindre objet sur lequel un pinceau avait pu se promener était de venu d’une teinte d’ébène. Dans la chambre du capitaine, le mobilier entier était noir. Certes, il était impossible de mieux justifier le nom du navire, Y Ebène ; ce nom devenait indif féremment YEbomj ou VEbano, selon qu’il convenait au commandant d’arborer les couleurs des Etats-Unis ou de l’Es pagne. Nous avions un assortiment de pavillons de tous les peuples du monde ; au besoin, nous aurions prouvé que nous étions (Maintiens ou Marocains. Un plein portefeuille d’actes de naturalisation et de certificats inunis de toute sorte de paraphes consulaires et diplomatiques. Notre capitaine était d’une haute taille, d’une maigreur extrême, d’une vigueur athlétique , jeune encore, ses che veux avaient complètement blanchi. Son geste était telle ment impérieux, le son de sa voix si résolu que le plus in subordonné des matelots devenait à l’instant un esclave sou. mis. Il se montrait peu, mais lorsqu’il commandait la ma nœuvre, c’était d’uue manière qui montrait l’homme de mer consommé. Le lendemain de notre départ, deux hommes de l’équi page s’étant permis de céder au rire que provoquait quel que plaisanterie goudronnée, le second s’avança rapidement de leur côté : » on ne rit pas ici, » dit-il d’un ton qui tua net toute disposition à l’enjouement. Bientôt personne n’osa élever la voix ; on se parlait à peine et seulement en chuchotant. Chacun se sentait trou blé et mal à l’aise. J’étais un soir assis sur le pont à côté d'un de mes camara des; nous nous mimes à échanger quelques réflexions, non sans...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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