PRÉCÉDENT

La Quotidienne, 5 mai 1845

SUIVANT

URL invalide

La Quotidienne
5 mai 1845


Extrait du journal

Il y a quelque chose de profondément triste dans le spectacle que la presse de gauche vient de donner au pays. C’était un principe de liberté qui était engagé dans les interpellations de M. Thicrs ; et les écrivains de la gauche n’ont pas seulement été les complices, ils ont voulu être les promoteurs de l’arbitraire. Il fallait re lever la dignité de l’homme; ils l’ont ravalée. Il fallait faire respecter l’inviolabilité de la conscience ; ils l’ont livrée aux caprices de l’administration. Et aussi dans quelles pitoyables contradictions ils sont tombés ! Depuis quatre ans ils attaquent le minis tère sur toutes les questions, avec 'toutes les armes, par tous les moyens : c’est, disent-ils, un gouverne ment sans système, sans volonté, sans bonne foi, sans honneur ; un gouvernement lâche, corrupteur, qui méprise les lois, qui fausse les institutions ; et ils ont préparé la chambre h lui accorder une vote de con fiance sur une des plus graves questions que puisse soulever la pratique du gouvernement représentatif! Ils ont la prétention d’être les défenseurs privilégiés, exclusifs de la légalité ; et ils ont accepté par accla mation Vodieuse théorie de l’exécution des lois par mesure administrative ! Ils se disent les apôtres de la tolérance ; et ils ont admis que l’administration pouvait, dans le silence de la loi, infliger à de pauvres moines, coupables seule ment de travailler et prier en commun, la peine de la déportation ! Attendez, ce n’est pas tout : le ministre de la Justice a fait entendre que le gouvernement négocie à Rome le rappel des jésuites. C’est, en cll’ct, une partie de la mission de M. Rossi. On comprend, dès lors, le sens et la portée des interpellations. L’ordre du jour, voté hier, n’est en fait qu’une apostille de la chambre au bas de la pétition présentée par le ministère au souverain Pontife. Les écrivains de la gauche, ultramontains par cir constance, ont eux-mêmes signé cette apostille. Ils ne veulent pas que le suint-siége puisse condamner le Manuel de M. Dupin ; mais ils lui font demander de condamner les jésuites ! Ils ne reconnaissent pas au Pape le droit de mettre à Vindex les folies anti-chré...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

En savoir plus
Données de classification
  • delaunay
  • richelieu
  • berryer
  • thiers
  • laffitte
  • molière
  • mesnil
  • bassompierre
  • adrien
  • rachel
  • france
  • gir
  • ham
  • rome
  • biron
  • talma
  • dumas
  • maine
  • paris
  • angleterre
  • bastille