Extrait du journal
Le Havre, 6 août. Hier, a huit heures du soir, Mmc la Dauphine est entrée dans nos murs , escortée par la garde d’honneur a cheval, qui avait été l'attendre à Harfleur. S. A. R après avoir parcouru au pas la haie de troupes, formée sur son pas sage dans ia rue de Pans , a été reçue k Vhùtel de la mai rie par le corps municipal. Les divers corps constitues ont été admis aussitôt a lui présenter leurs hommages, et la princesse a daigne répondre avec bienveillance cl brièveté, an discours que chacun d’eux lui a adressé. Elle a bien voulu même inviter a l’honneur de dîner k sa table plu sieurs autorités , et M. Arthur Foache, commandant de la garde d'honneur , dont l’élégante tenue a paru être re marquée avec plaisir de S. A. R. A dix heurs, la Dauphine s’est rendue au spectacle , en traversant la ioule, que le bonheur de la voir avait rassemblée sur sou passage. A peine scst-elle présentée aux fenêtres du foyer delà salle, qu’un feu de cartouches à étoiles a été exécuté par le 12° régiment de ligue, rangé sur la place de la Comédie. Une loge avait été préparée dans le milieu de la salle, pour S. A. R. , et quand elle s’y est présentée , un chœur au milieu duquel se trouvait M. Renaud, celui de nos ac teurs dont la voix est la plus remarquable , a chanté avec une expression inspirée par la circonstance, une cantate que le respect commandé par la présence de S, A. R. , a sen! empêché d applaudir. La Dame Blanche, ouvrage annoncé par ordre , a succédé à la cantate. La Dauphine en a écouté avec intérêt le premier acte , que nos acteurs avaient niis tous leurs efforts a bien exécuter. Vers onze heures , la princesse est rentrée h l'hôtel de la mairie , après avoir recueilli dans son trajet les marques delà sa tisfaction que sa présence inspirait a tout le monde. Presque toutes les maisons de la rue de Paris étaient illuminées comme les édifices publics. Le temps si pluvieux les jours précédons , a semblé hier vouloir contribuer a la lête : il a été beau pendant toute la journée, et jusqu’à une heure fort avancée de la nuit....
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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