Extrait du journal

* populaire au moyen d’une constitution plus large , et voici qu’on s’est aperçu de l’accroissement des catholiques, de leur influence dans le can ton, et le peuple n’a pas craint d’envoyer des catholiques au sein de la nouvelle Constituante : c’est là un des résultats qu’on était loin d’atten dre du suffrage universel. Les chefs de la religion réformée en ont conçu de sérieuses inquiétu des ; ils se croient déjà débordés par le catholicisme ; Borne pèse sur leur cité, et il leur semble voir le culte catholique rétabli dans le temple Saint-Pierre (et il faut convenir que la beauté de ce monument ne pour rait qu’y gagner). Alors sont arrivées des pétitions réclamant pour la re ligion protestante les mêmes garanties que pour le culte catholique. Nons avions cru jusqu’ici que c’était la religion catholique qui n’avait nulle garantie à Genève. N’est-ce pas, en effet, le culte catholique qui est re légué dans une seule et étroite église, tandis que le protestantisme a au tant de temples que cela lui convient, fonctionne partout en pleine li berté. tandis qu’il fait partie dn gouvernement. La discussion qui a eu lieu au sein de l’assemblée constituante au su jet de ces pétitions, a été vive, mais toujours digne et convenante. M. Baumgartner, protestant, a constaté que la position de ces deux cultes avait complètement changé, et que suivant ses calculs, depuis 1822 jus qu’en 1837, la population protestante ne s’est accrue, à Genève, que de deux pour cent, tandis que la population catholique s’est accrue de soixante-douze pour cent ; il en a été de même dans l’ancien territoire. Dans les communes réunies, la progression est toutefois moins forte. Cet orateur a pensé que la population catholique ayant augmenté, il fallait aussi augmenter le nombre de ses égiises. D’ailleurs, a-t-il dit, ne vaut il pas mieux avoir des catholiques que des athées ou des déistes. Toutes les pétillons ont donc été renvoyées à la commission de constitu tion. Nous reconnaissons que beaucoup d’orateurs ont montré une tolé rance et une modération de langage qui n’étaient point habituelles de la part des membres principaux de la religion réformée. Il n’est pas au jourd’hui jusqu’aux radicaux eux-mêmes qui ne fassent des avances et des caresses aux catholiques pour les ranger de "leur côté, et leur faire prendre parti pour leurs projets politiques. Mais les catholiques, comme nous l’avons déjà dit, restent calmes et étrangers à toutes les menées. (Journal de t'Ain.)...