Extrait du journal

Le discours d’ouverture du roi Léopold 11e sort point de l'insi gnifiance ordinaire des documens politiques de ee genre. La partie qui concerne spécialement la situation intérieure de la Belgique 11’est qu’un long tableau de misères et de désastres, avec le cortège obligé de demandes d’hommes et d’argent, eu échange desquelles ou donne des promesses. Le langage des Ré volutions est partout le même, et leurs conséquences sont si par faitement idcnl.qucs qu'on retrouve dans le discours belge la phrase caractéristique de M. Louis sur les recettes en diminution et les charges en progrès. Quant aux relations diplomatiques avec l’Europe, le discours parle des rapports avec la France et l’Angleterre comme d’une certitude . des rapports avec les autres cabinets comme d’une es pérance , différence qu’il faut remarquer. Quant aux différends avec la 11 dlaiulc , l’ouverture de négocia tions pour les régler est annoncée ; l’honneur et les intérêts de la Belgique y seront, dit-on . défendus : expressions vagues qui ne précisent rien -, le mot important, le mot d’intégrité de territoire n’est pas prononcé. Quant aux relations particulières de la Belgique avec la France, il y est beaucoup parlé de reconnaissance, nulle part du rembour sement. A la manière dont on fait valoir la démolition des quel quesforteresses qu’on ne désigne pas , il semblerait que cette con cession , qu’on avait déjà présentée comme la compensation de l’intronisation d’une xice - royauté en Belgique , aura un double emploi en servant encore de compensation aux dé penses que la France a laites pour envoyer une armée au secours de Bruxelles. Encore, cette démolition est-elle annoncée comme subordonnée au vote de l’assemblée belge , et dépendante de négociations diplomatiques qui seront suivies. Quant à la continuation de l’occupation du territoire Belge par 1 année française , point capital controversé entre le cabinet de Saint-James et M. P-:rier. et dont dépend évidemment le succès de nos réclamations , il n’en est pas directement question . mais le roi Léopold semble le résoudre indirectement d’une ma nière qui nous est peu favorable en disant que » dans peu de. jours la Belgique aura une armée nationale qui , au besoin, dé fendrait victorieusement son territoire. » Cela voudrait-il dire qu’on n’a plus besoin de b nôtre, dont la présence offusque l’Angleterre...