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La Quotidienne, 12 août 1846

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La Quotidienne
12 août 1846


Extrait du journal

être inutile ici, quels que soient les événemens qui s’y prépa rent, je reçois vos adieux en mou nom et au nom de ma fille... maintenant, de grâce laissez-moi souffrir et mourir en paix entre mes deux eufans! Il retomba épuisé, ses yeux se fermèrent à demi. Smithson retournait le portefeuille entre ses maius cris pées. Tous ses membres étaient agités par un tremblement nerveux ; une écume légère souillait les coins de sa bouche, Sa rage était telle qu’il ue pouvait articuler uu mot. — Monsieur, dit Alfred rudement, il ne vous reste plus rien à faire ici... obéissez aux volontés de M. Laurent. — Laissez-moi ! s’écria Smithson avec une énergie ter rible : je ne sais pas encore tout ce que je voulais savoir, je n’ai pas dit tout ce que je voulais dira... M. Laurent est dans le délire de la fièvre, il ne jouit plus de la plénitude de sa raison : et l’on a profité de cette faiblesse d’esprit pour... — Smithson , interrompit le manufacturier en rouvrant les yeux , je peux encore comprendre que vous êtes aussi cruel que lâche. — Lâche ! s'écria l’Anglais en frappant du pied , encore celte injure ! Lui !... lui aussi !... Eh bien oui, j'ai été lâ che , reprit-il avec une sombre fureur, et je réclame le prix de ma lâcheté ? Celte injure que j’ai souffert sans en tirer vengeance , cette injure qui a attiré sur moi l’exécration de mes propres amis, je l’ai acceptée à une condition... cette condition, miss Thérèse , c’est à vous de la remplir ; je vous somme de tenir votre parole ; vous m’avez solennellement engagé votre main le jour de l’émeute de la manufacture ! — Encore une fois, le délai n’est pas expiré , monsieur, dit Thérèse avec effroi, d’ailleurs,.. — El moi, j’ai relevé ma fille d’une promesse irréfléchie et qu’elle ne pouvait tenir sans mon aveu , dit le manufac turier d’un ton d’autorité ; je n’ai rien promis , moi ! à par tir de ce jour où je vous ai vu subir la lion te pour obtenir l’objet de votre ambition, je me suis encore servi de vous, Smithson, mais je vous ai retiré mon estime... A partir de ce jour, j’ai réservé mes droits sur Thérèse, je n’ai pas pro noncé un mot pour encourager vos espérances... J'avais d’antres idées , d’autres projets... Aujourd’hui donc, je n’ai...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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