Extrait du journal
P9.ur le • comté de Middlesex (IL Hume) de refuser les subsides à la cou ronne et de les remettre dans les mains de commissaires nommés par cette chambre. Plus le changement proposé au mode de représentation est grand, plus il doit tendre à rendre cette chambre une parfaite représentation de la volonté populaire, plus ces résolutions me paraissent établir un antécédent dangereux. Je suis loin de nier le droit que le noble lord (Ebrington) avait de les proposer, si le moment actuel avait été favorable ; mais ce dont je ne puis m’empêcher de douter, c’est la convenance et l’utilité d’une pareille mesure. Hier au soir, le noble chancelier de l’échiquier a dit lui-même qu’il ne croyait pas qu’une pareille déclaration de la part de la chambre fût utile en ce moment, parce qu’elle embarrasserait la formation d’une administration nouvelle, et ce même tord ne paraît pas avoir changé d’avis depuis hier au soir. Quant à moi, je désapprouve autant le style dans lequel ces résolutions sont rédigées que le moment que l’on a choisi pour les présenter, et si je voulais, le prouver , je n’aurais qu’à rappeler ce qu dit le noble lord lui-même qui les a proposées'et l’honorable membre p Middleséx. Cet honorable membre a voulu prouver que le noble lord n’avait eu au cune intention de manquer de respect à la couronne ; celle défense était, je crois , fort inutile, car personne n’a jamais cru que telle avait pu être l’intention du noble lord ; mais elle a donné lieu à une révélation impor tante. 11 paraît que le noble lord avait d'abord rédigé ses résolutions dans des termes beaucoup plus modérés, et que les ayant communiquées à l’ho norable membre pour Middlesex, celui-ci les a corrigées et mis dans l’état où elles se trouvent à présent, de sorte que c’est lui qui , pour le moins , au tant que le noble lord, doit être regardé comme l’auteur de ces résolutions. Tout cela peut être fort convenable ; mais avant de donner ma voix aux résolutions , il faudrait que je fusse aussi bien instruit des détails de tout ce qui s’est passé que paraît l’avoir été l’honorable membre pour Middlesex. Du reste, je ne fais qu’imiter son exemple ; je répète ses propres paroles. Il a dit qu’il approuvait la création de soixante pairs, s’il le fallait, et que cent vaudraient peut-être encore mieux. 11 a dit ensuite qu’il y avait deux partis entre lesquels il s’était élevé une mésintelligence qui avait causé ta perte du bill. lin de ces deux partis avait eu tort, et comme ce n’était pas celui du ministère, il n’est pas difficile de deviner auquel des deux l'honorable membre attribue la faute de ce qui est arrivé. Ensuite on a cherché à insinuer qu’une illustre dame avait employé une influence inconvenante dans cette affaire. A la vérité, dette accusation a été portée d une manière indistincte, et je crois devoir sommer soit le noble lord, soit toute autre personne, de s’expliquer plus nettement sous ce rapport. (Grands applaudisScmens.) Je viens de du e que je ne saurais accorder mon assentiment à la première résolution, car cette résolution porte que j’ac corde ma pleine et entière confiance aux ministres actuels de S. M. Je ne voudrais pas dans une occasion comme ccllc-ci lancer un blâme sur eux, j’aime mieux dire simplement que je ne leur accorde pas ma con fiance , et cela à cause de leur système général d'administration. Ils ont dû voir que dans certains cas particuliers je ne leur ai point refusé mon appui; mais dire que j’approuve l’avis qu’ils ont donné en cette occasion à la cou ronne, et les motifs de leur retraite, c’est ce qu’il in’cst impossible de faire; car je ne conçois pas comment ils auraient pu proposer à la couronne une conduite plus fatale à son honneur et plus destructive des intérêts les plus précieux du pays. De quel droit oserait-on dire qu’une mesure a obtenu l'as sentiment des deux chambres du parlement, quand pour la faire adopter par l’une de ces deux chambres, il a fallu user de la prérogative royale pour y ajouter cent membres d’une opinion , choisis comme d’avance. La plus urgente nécessité pourrait seule, selon moi, justifier une pareille mesure, et je n’ai rien entendu qui m’ait démontré que cette nécessité existait. Aussi ne prétend-on pas même qu’elle existait déjà; on voulait avoir recours à cette mesure d’avance, et pour le cas où elle viendrait à exister par la suite. Ici l’orateur démontre le peu d’importance du changement dans l’ordre de la discussion que la chambre des pairs avait adopté, et parconséquent l’inu tilité de la mesure extrême que les ministres avaient voulu adopter à cette occasion. Quant à la seconde lésolulion, comme elle n’est qu’une répétition d’un passage du discours de la couronne, je la passerai sous silence, la troisième porte que la chambre des communes croit devoir dire à S. M. que scs sujets attendent avec la plus vive impatience la réussite de cette mesure. Et il est notoire que parmi les sujets de S. M. il y a sous ce rapports des différences d’opinions très marquées. Et continue-t-on,' qu elle ne peut dissimuler à S. M. que tout ce qui tendrait à la mutiler ou à en diminuer l’’cffieacité pro duirait à la fois de la douleur et de l’effroi. Et je demande dans quelle posi tion une pareille résolution nous placerait vis-à-vis de la chambre des pairs ; une loi a été adoptée par nous et envoyée à la chambre haute. Cette chambre l’admet à une seconde lecture, et parce qu’elle veut après cela faire quelques cbangemens dans les clauses spéciales, nous nous soulevons et nous déclarons que nous n’admettrons aucun amendement qu’elle y pour rait faire. Est-ce là lui accorder ta liberté de ses délibérations? Ceci n’est pas une question entre un individu et un autre, entre un ministre et un au tre ; c’est une question entre les deux chambres. Quant à la dernière réso lution il y a beaucoup d’honorables membres qui s’imaginent que son seul but est d’exprimer la position de la chambre dans l’opinion qu’elle a précé demment adoptée, niais en réalité elle va beaucoup plus loin ; elle dicte des lois à la commune. Dans cette résolution, la chambre dit que poussée par le plus vif attachement pour la personne et le trône de S. M., elle conjure hum blement mais sérieusement S. M. de n’appeler dans ses conseils que des personnes disposées à faire reculer dans tous ses points importons le bill pour la réforme de la représentation du peuple qui a été adopté en dernier lieu par cette chambre. D'après cola , on voit que non-seulement la chambre des pairs sera en majorité d’adopter ce bill , mais on lui prescrira jusqu’à Tordre et la forme de ses délibérations. Mais je vais plus loin , et je prétends que ce que Ton demande au roi est contraire aux principes reconnus de notre constitution, principes d’après lesquels les mêmes ministres qui maintenant vont se re tirer , ont fondé précédemment une première retraite. En l’an 1807 , le roi avait refusé son assentiment à un bill en faveur des catholiques, et les lords Grey et Granville , alors ministres, l’avaient ils retiré par égard pour les sentimens du monarque ? Non renient de cela , le roi voulut exiger d’eux l’engagement de ne jamais lui en présenter de semblable , et ils donnèrent leur démission ; sur quoi la chambre des communes, dans une adresse pa reille à celle qu’on nous propose , représenta au roi qu'il était inconsti tutionnel , de la part de S. M. , d’exiger de ses ministres Rengagement de ne pas faire une chose que les circonstances pourraient rendre nécessaires. Ne voit-on pas que c’est là exactement le contraire de ce que l’on exige au jourd’hui du roi ? L’honorable baronnet se résume en disant qu’il désap prouve le style des résolutions, qu’il ne voit aucune nécessité d’y avoir recours dans les circonstances actuelles , et qu’il craint qu’elles ne servent à établir un antécédent dangereux d’igterveutioo inconstitutionnelle dans les délibérations de l’autre chambre. D’après ces motifs , il vote contre cee résolutions. (Ce discours est accueilli par de vils applaudissemcns qui st prolongent assez long-temps après que le noble baronnet s’est rassis.) M. O'Cow A prononce un discours dans le scias du pur radicalisme an glais. M. Macauley exprime £des sentimens plus [conformes à ceux des révolu tionnaires du continent. Sir Charles IVelhrell passe eu revue tous les actes des ministres , et prouvant qti’indépendamment du bill de la réforme ils se sont montrés ab solument incapables de gouverner le pays , il s’étonne de ce qu’on a pu re présenter de pareils hommes comme les seuls auxquels le roi et le pays de vaient îaccorder leur confiance. M. Sciionswar dit quelques mots au milieu des cris aux voix. M. Hunt prononce un discours dans son style ordinaire , après quoi la chambre va aux voix. ‘.t Pour les résolutions. 288 Contre, 208 ((Majorité, 80 La déclaration de la majorité est suivie d’une discussion assez vive sur la manière dont l’adresse seia présentée au roi. Lonl Ebrington propose qu’elle soit portée par ceux d’entre les membres de la chambre qui sont aussi membres du conseil privé. Sir Charles fVethrell demande si les anciens ministres feront partie de la députation. . Sir Robert Fjroyan prie la chambre d’observer que cette importante question, qu’il considère comme un changement dans la constitution, a été j décidée par une majorité de 50 voix seulement dans une seule des chambres,...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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