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La Quotidienne, 15 août 1843

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La Quotidienne
15 août 1843


Extrait du journal

Une semaine, un long mois s’écoulèrent, pendant lesquels M. de Bressollc ne compta que les jours où il ne voyait pas Mme d’Àuray. Partout et sans cesse il cherchait sa présence, et son aine dévorait u’impativuee le temps qu’il était forcé de passer loin d’elle. De son côté, cette femme dont la frêle et nerveuse organisation une fols excitée pat le mouvement et le tumulte qui soutenaient sa vie, sup portait les fatigues du monde sans en souffrir , revenue dans sa maison déserte, et emportée sur la pente de son imagination rêveuse, se laissait affaiblir par de vagues terreurs et de douloureux pressentimens. Une lettre de M. d’Auray, qui répondait du fond de la Bretagne, à celle qu’elle lui avait écrite après sa première rencontre avec M. de Bressolle, la trouva dans celte disposition d’esprit, et vint y ajouter des crain tes plus graves et j-lus réelles que celles qui causaient ordinairement ses longues préoccupations. « 6 juin. »—Vous êtes douce aux exilés, ma Clémence, et les jours où votre cœur me parle, sont marqués dans ma vie presqu’aussi heureusement que les jours où mon cœur vous voit. Oui ! je suis content loin de veus, car je sens que vous ne m’oubliez pas, et que vous me remerciez quelquefois involontairement d’avoir refusé le sacrifice que vous m’auriez lait en ve nant vous perdre ici avec moi. * D’ailleurs, le temps passe, et je vais bientôt aller retrouver mon bonheur qui m’attend là bas. Je suis tranquille, et je n’arriverai pas trop tard, comme le beau héros dont vous me contez l’histoire. J’ai L issé ma femme au bal, et quand ma femme s’amuse, sa vie est en sûreté, n’est ce pas ? . » Tout ce que je demande c’est que tous conserviez parfaitement in tacts ce besoin de charmer et cet amour du monde qui feraient damner beaucoup de maris de ma connaissance. • » Vous savez, ma chère enfant, comme je vous aime, et je sais, moi, comme j’ai raison de vous tant aimer. Pourtant ma tendresse n’est pas aveugle, je connais votre âme mieux que vous-même, et ce que j’y lis, quoique bien noble et bien grand, et digne eu tout du reste, ne laisse pas de m’épouvanter un peu. , ... » Hélas 1 si je pouvais détacher mon bonheur du vôtre, je vous dirais que ce n’est pas pour moi que je tremble. * Vous m’aimez, j’ose à peine l’écrire, tant cela me parait une insigne miséricorde de votre part ; mais, vous me l’avez dit, et je n’ai jamais douté de ce que vous m’avez dit. — Vous m’aimez, et cependant, l’ado ration que j’ai pour vous ne suffit pas à votre àme inquiète. Un songe...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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