Extrait du journal
les mutile. Et puis «le leurs débris, il fait des dieux encore. Vrai ment donc ce peuple est fou ! Voilà ce que dirait le philosophe. Eh bien ! le philosophe n’aurait rien vu, rien su, rien compris de ce peuple. Le peuple est fou ; dit-il. Ah ! Il le serait sans doute, s’il n’y avait dans le retour de ses Idées qu’un caprice d’enthousiasme, et un mensonge d'amour. Mais 11 y autre chose, qui ne le volt? Il y a un effort de générosité tenté par le peuple pour se soustraire à la honte qui pèse à son front. Le peuple va chercher Napoléon avec des couronnes, pourquoi donc? Farce que Napoléon, quels que soient les souvenirs de son empire, est une protestation éloquente et facile à saisir contre les ignominies d’un système qui met la France au ban des états de l'Europe. Napoléon est un emblème que le peuple oppose à la po litique des hommes sans patrie, des ministres sans cœur qui ont pris nos ; ff.tires. Et voilà pourquoi on exalte son génie. Ah ! ces hommes doivent s’effrayer du mouvement qu’ils ont fait naître, même quand, au lieu d’enthousiasme, Ils n’v verraient qu'un emport aient de curiosité. C’est la plus haute accusation qui puisse être portée contre eux. Et qu’on le remarque; il n’y a pas même à dite ici qu'on oppose une dynastie à une dynastie. Non ! Napoléon, mort ou vivant, est seul au monde. Nous cher chons un parti bonapartiste. Nous trouvons une masse nationale qui n’a pas l’air de se souvenir que la famille de Napoléon, de cet homme qu’on fait dieu, esl exilée, proscrite, errante dans l’univers, elqué son neveu est à Ham, captif, comme un conspi rateur vulgaire. Non,Il n’y a pas en tout cela l’ombre d’un parti bonapartiste. Ce qu’il y a, c’est un appel à la gloire contre la honte. Elle est donc grande la leçon qui sort du spectacle de ce jour. Nous pensious d’abord n'y voir qu’une folie, et voici que nous y trouvons un euseiguemeul et peut-être uu pressentiment d’ave nir. On aura beau faire en France, la nation revient d’elle-même à l’instinct du grand, du beau et du vrai. Nous ne sommes point, nous, les adorateurs de Napoléon. Mais au moins nous n'avons pas à lui reprocher d’avoir trafiqué de l’auarchie, et à tout pren dre, nous aimons mieux la gloire dans l’exagération de la puissan ce que l’abjcctiou dans le mensonge de la liberté....
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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