Extrait du journal
de vue auxquels personne ne songeait il y a seulement trente ans. Nous sommes des gens d’humeur pressée, qui veulent voir vite, afin de conclure le plutôt possible. 11 était donc nécessaire de nous apporter sous les yeux les chefsrd’œuvre étrangers, de nous les étaler, de nous les traduire et de nous les faire comprendre, et le tout en un tour main. C’était là une nécessité absolue; nous n’avons pas le legoût des études préparatoires; quelques-uns les abordent mais s’en détournent après quelques pas: voilà pourquoi les cours de langues orientales ne sont jamais suivis deux années de suite par les mêmes étudians; pourquoi il y a des modes en fait de philosophie, mon Dieu! comme en fait de chapeaux, et enfin, pourquoi les nouveaux besoins des esprits ont donné naissance à une nouvelle famille de critiques. Hâtons-nous de le reconnaître, parmi les critiques, ceux qui font connaître les anciens nionumeus nationaux tombés dans l'oubli, lès poèmes et les romans étrangers dignes d’études, les phases diverses des littératures des autres peuples, et qui, d’un coup-d’œil sagace, avec certitude de jugement, des vues littéraires saines et élevées, nous ini tient à un monde intellectuel inconnu de nous, et, dans cette tâche délicate, ne nous induisent pas trop en erreur, ces critiques là ont droit, bien plus que tous les autres, à une grande place dans notre reconnaissance et dans notre estime. Le travail qu ils font demande des qualités d’es prit très spéciales dont le critique ordinaire se peut passer, une science, argent comptant, et un goût tout aussi sur, tout aussi pénétrant, mais plus exercé, plus éclairé encore que le juge ordinaire. Aussi le bon sens public a-t-il tou jours fait une classe à part des érudits qui se sont consa crés à de pareils travaux, et j’avoue même que je ne me croirais pas tout-à-fait en droit de les comprendre dans ces Remarques, si, précisément, l’invasion des idées étran gères, dans la pratique de notre littérature, n'avait donné à leur intervention, une très haute et incontestable im portance que je n’ai pas le droit de répudier ici. Parmi ces érudits, il y a l’ivraie, il y a le bon grain, il...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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