Extrait du journal
ration (lu silence, organisée depuis deux ans, contre la pétition du général Donadieu a réussi encore une fois. Les réclamations de M. Donadieu sont cependant de celles qui ne souillent pas d’ajournement. Il s’agit de l’honneur d’un vieux soldat, et la chambre aurait dû s’empresser d’offrir au pétitionnaire la réparation morale qu’il demande , s’il \ a lieu de l’accorder. Il n’en a pas été ainsi cependant : M. Dona dieu , qui frappe vainement à la porte de la chambre pour obtenir une justice tardive, a\u rejeter ses prières; sa péti tion a été écartée quoiqu’elle lût la première inscrite. Il y a dans cette persistance de certains hommes à ne pas vouloir porter la lumière sur les événemeiis du Grenoble, de quoi faire réfléchir profondément l’opinion publique. M. Dona dieu , qui avait eu le tort de mettre son épée plébéienne au service de la Restauration, fut sacrifié sans pitié comme un soldat de fortune; il devint le bouc émissaire du ministère de M. Decazes. D’où vient que la révolution de juillet se montre si peu soucieuse d’éclaircir cette mystérieuse affaire? Le temps de faire à chacun sa part dans le sang versé n’est-, il pas encore venu? Nous ne voulons pas croire que le déni de justice dont la chambre des députéss’est rendue coupable, se prolonge plus longtemps ; il faut que la conscience pu blique se prononce enfin entre le général Donadieu ’,et ses accusateurs. Il ne saurait y avoir des proscrits en France ! « Quest-ce donc que celle affaire de Grenoble, pour laquelle le, général Donnadieu s’est vu persécuter par certains ministres de la Restauration, rayer des cadn-s de l’armée, quinze ans après, par un ministre de la Révolution de juillet, et repoussé dans la chambre des députés, en 1844 et en 1845, par ce que le Courrier français appelle justement la conspiration du silence? Ce doit être en vérité pour tous les es prits droits, pour tous les co urs honnêtes un grand sujet d’étonnement. Et ce qu’on reproche au général Donnadieu, ce n’est pas d’avoir manqué à ses devoirs de soldai? non ; au contraire. Gomment se iait-il que des ministres de la Restau ration et des ministres de la Révolution de juillet, se soient trouvés d’accord p^ur frapper le même acte d’une sentence pareille de réprobation et pour en faire, contre le général, un prétexte égal de persécu tion et d’outrage? Mystérieuse iniquité dont le secret s’est manifesté déjà à tous ceux qui ont prêté quelque attention aux révélations de ces dernières années ! Interrogé par le général Donnadieu sur les motifs (pii l'avaient fait rayer des cadres de l’armée, le mi nistre de la Guerre répondait : «C’est votre affaire de Grenoble. » El plus tard, comme pour donner à ces paroles toute leur signification, un homme qui avait été initié à toutes les trames de la conjuration de 18JG, M. Bargiuct, écrivait au général : « Nous vous...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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