Extrait du journal

crainte de voir triompher le principe légitime, l’Espagne est ex posée à de nouveaux et bien plus grands dangers. » Les événemens ont été fidèles aux menaces de M. le marquis de Dreux-Brézé. Espartero occupe, sur la première marche du trône, tout près d’Isabelle, la place de Marie-Christine exilée; et l’Espagne a été livrée, pour ainsi dire, à des Influences ennemies par la Révolution. Avons-nous besoin d’in*lster sur ce déplorable résultat de la politique du gouvernement? Il s’est fait dans la presse dynas tique un retour que nous avons signalé et qui est un témoignage de la justesse des yues du noble pair : Le Courrier de Bordeaux a dit que l’intérêt de la France voulait le triomphe de Char les V! Dans la question orientale, les avertissemens des orateurs royalistes n’ont pas manqué non plus à l’opinion publique. Dès 18.33, à propos de l’emprunt grec, M. le duc de Noailles appelait l’attention du pouvoir sur les affaires d’Orient. Il lui criait de se défier de l’alliance anglaise, que déjà il qualifiait de fatale. En 18.36, 18.37, 1838 son langage acquérait, par la succession des faits, une nouvelle autorité. Nous passons par dessus des événemens trop connus pour qu’il soit nécessaire de les rappeler ici ; et nous arrivons à ce qui a été prévu et prédit dans les discussions parlementaires depuis la ba taille de Nezib. Le 1er juillet 1839, M. le duc de Valmy annonçait à la chambre des dé|Rilés que l’Angleterre allait, comme en 1838, traiter les affaires d’Orient à Saint Pétersbourg ! on peut croire que si le gouvernement avait été attentif à ces remarqua bles paroles, il ne se serait pas laissé surprendre par les négo ciations de M. de Brunovv et le traité de Londres. Le 6 janvier 1840, M. le duc de Noailles, renouant la chaîne de ses opinions depuis 1833, disait dans la chambre des pairs : « La France n’a pas un intérêt local aussi bien défini dans la question d’Orient que l’Angleterre et la Russie ; mais elle est loin d’y être désintéressée. C’est une question d’équilibre européen ; il faut qu elle y fasse sa place elle-même. Il faut que sa politique ait deux objets en vue, l’un actuel : conserver l’Egypte et empêcher qu’elle ne devienne anglaise ; l’autre plus éloigné : se ménager, quand la question d’Orient arrivera à son dernier terme, des com pensations territoriales suffisantes. L’alliance qui peut le plus nous nuire dans cette politique, c’est l’alliance anglaise ; l’alliance qui peut le plus nous servir, c’est l’alliance russe. Si l’on n’y songe, l’Angleterre prendra les devans sur nous et s’alliera à la Russie.» M. le duc de Valmy, serrant de plus près les actes de la diplo matie, démontrait, dans la séance du 11 janvier 1840, que « le cabinet français se trouvait, par les nécessités de l’alliance an glaise, dans celte funeste alternative d’accéder aux résolutions de la conférence, c’est à dire d’abandonner plus ou moins Méhémet-Ali ou de rester étranger à la solution de la crise orientale. » Nous pourrions prolonger nos citations du discours de M. le duc de Valmy. Mais nous avons publié, il y a quelques jours, la lettre de l’honorable député aux électeurs du deuxième collège du département de la llaute-Garoune ; et le souvenir n’en est, certes, pas perdu pour nos lecteurs. Concluons donc de tout ce que nous venons de dire, qu’il n’c pas tenu à l’opinion royaliste que les intérêts et l’honneur de la France fussent mieux gardés et garantis dans la question d’Orient comme dans la question d’Espagne. Partout et toujours, avec une...