Extrait du journal
dite , une violation delà souveraineté du peuple ! » Ces personnes là avaient raison : là où le peuple est souverain, sa volonté est la loi, la constitution, la justice. Une promesse immuable à coté d’u ne volonté qui a le droit de changer, c’est la plus énorme des contradictions. Le mandant prêtant foi et hommage à son manda taire, c’est le renversement de toutes les idées reçues. L’introduc tion du serment à côté du principe de la souveraineté du peuple, c’est une nullité glissée dans l’acte de son avènement. Que si l’un avait conclu de cela qu’on peut refuser un serment contradictoire à la constitution et imposé par l’arbitraire. la conclusion serait juste; Mais ceux qui en ont conclu que ce serment n’engageait à rien, que l’on pouvait en réciter les paroles sans en adopter la pensée, que ce n’était qu’un jeu , qu’une cérémonie préalable , ceux là sont tombés dans une grave erreur. De quelqu’explication qu’on embarasse la question . c’est une promesse de fidélité eux hommes et aux choses du régime actuel qu’on demande. Si Von croit ne pa» devoir cette promesse. qu’on la refuse ; cela est bien , nuis qu’on la fasse verbalement avec la réserve mentale de ne pas la tenir, cela est mal ; l’arbitraire dans celui qui impose le serment. 11c justifie point le parjure dans celui qui le prête. Quand la main s’est levée, quand la bouche a prononce les piroles sacramentelles, la conscience doit les avoir pesées < t. adop tées. la conduite doit les tenir. Libre, on l’était avant de s’engager; mais si on avait droit de ne point contracter cet engagement, une fois qu’il est pris, ce droit cesse, et. pour me servir d’une expres sion d’autant plus forte qu’elle est populaire en France, la sou veraineté du peuple n’empêchera jamais qu’un honnête homme soit esclave de sa parole. Que si on s’étonne de la chaleur avec laquelle nous combattons ces interprétations, qui réduisent à rien le serment et font des promesses jurées un vain jeu de paroles, nous dirons hautement notre pensée. Chaque parti comme chaque gouvernement a ses conditions d’existence et son principe avec lequel il doit vivre et mourir. Le principe de la monarchie, c’est l’honneur, comme l’a dit un grand homme, et nous, en qui sesmit retirées les doctrines monarchiques , nous . héritiers de la mission et de la puissance des siècles, quand nous combattons pour l’honneur, c’est pour nos loyers que nous croyons combattre. Que d’autres opinions achètent l’empire en renonçant à le mériter, nous sommes, nous, dans cette glorieuse position qu’il faut que nous soyons honora bles afin de vivre. Aujourd’hui, comme autrefois, quand tout est perdu, l’houneur resté sauf peut sauver le reste : le dédionneur pour le royalisme serait un suicide. Deux forces sc disputent l'em pire ; la force morale et la force physique; l’une germe de la civilisation, l’autre de la barbarie; celle-ci appartient au libéra lisme, nous possédons l’autre. Il dispose des passions, nous par lons au nom de la morale et de la conscience. Si notre opinion perd sa moralité, elle abdique. Singulier moyen de triomphe! Nous aurions bonne grâce, nous . qui avons flétri de réproba!:->c de dévouement et...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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