Extrait du journal
Nous avons publié hier le récit d’une honteuse attaque de la corvette anglaise l’Elecira contre un bateau c!<* pêche français. C’est à coups de canon que nos bons alliés ont sévi contre une Contravention. Notre pavillon a encore été insulté ; le naturel connu de nos ministres prédit assez que l’insulte restera impunie. Ce n’est pas la première fois que la marine britannique se permet de pareils actes. Nous avons eu plus d'un fait brutal, plus d’une lâche agression commise par ses navires; les visites des préten dus négriers, les pillages à leur bord, et rette nouveauté toute actuelle, les façons hautaines du capitaine Nicholas, commandant la meilleure frégate de l’Angleterre, contre nue corvette française à Ot.diiti, en voilà bien assez pour nous former l’expcrience des procédés de nos voisins. Il faut, en vérité, que nos gouvernans aient de bien fortes, de bien puissantes raisons personnelles pour qu’un peu de sang national n’anime pas enfin leur cerveau. Mais ils y songent bien ! Quelques hommes tués! diront-ils, bagatelle ! ne troublons point la paix pour si peu ! Et ils sont si persuadés, si pénétrés de cette noble maxime, que non seulement ils portent l’insulte et sc taisent, mais que cette année même, à la chambre, ils ont donné occasion à M. Mcrmilliod de mettre dans tout son jour une longanimité plus étonnante encore. On a appris, non sans surprise, que des pêcheurs anglais étaient venus à Cancale et étaient entrés clans la baie, et après avoir battu et maltraité nos marins, avaient procédé au pillage des huilrières, ressource tous les jours décroissante d’une population nombreuse. Ce fait, nous le répétons, s’est passé cette année ; on a arrêté, il est vrai, les bandits ; mais ce que l’on s’est aussi empressé de faire, a clé de les reconduire paisiblement dans leur pays. Celte couardise là, M. Cuizot l’a étiqueté du nom sonore de générosité!Vmiment! c’est bien U peine d’avoir une marine militaire ! A quoi nous sert-elle, bon Dieu ! est-ce que sa présence débonnaire donnerait, par ha sard, plus de lustre à l’affront! Le National, qui publie sur le nouveau trait de brigandage de notre alliée de judicieuses réflexions, termine son article en rap pelant un souvenir historique, qui, en effet, établit la différence de notre temps à celui où vivaient nos pères. Afin que le témoi gnage ail encore plus de poids, nous laisserons parler la feuille radicale : » A défaut du ministère, qui se croise les bras, et pour qui sans don te la viu d’un Français est peu de chose au prix de la tolérance de l’Angleterre, ne se trouvera-t-il pas clans toute la Hotte un homme que l'indignation sollicite à quelque noble résistance. Sous l’ancien régime, les Anglais agis saient comme ils agissent aujourd’hui. Mais un jour il arriva qu'une fré gate anglaise maltraita l'équipage d’un navire français. Le commandant d’une frégate française, M. de Boissicr, est informé de celte nouvelle vexation ; il court à la rencontre des Anglais, l<-s attaque, désempare leur vaisseau et le force à rentrer honteusement dans le port d’où il était sorti pour venir insulter, piller et assassiner de pauvres matelots marchands. Ne sc trouvera-t-il pas dans la nouvelle marine française, dans la marine de la révolution, un M. de Boissicr ? » Non, il ne sc trouvera pas un M. de Boissicr ; et cela par la...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - de boissicr
- caro
- v. sue
- nicholas
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- asie
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- téhéran
- allemagne