Extrait du journal
PARIS , 18 FEVRIER. DE LIA UTILITÉ DU COMITÉ DIRECTEUR. Enfin nous en sommes donc arrivés à jouer les cartes sur la table. Le parti révolutionnaire , fatigué du rôle hypocrite qu’il remplit depuis quinze ans dans le grand drame ds la restauration , s’est décidé à te montrer tel qu’il est, sans fard , sans plâtre , sans masque, tout Lanchement en jacobin de 1792 , en député marseillais venant demander la déchéance. Le pouvoir saura au moins à quoi s eu tenir; il n’aura plus besoin d’aller démêler la pensée coupable à travers l’entortillage de l’expression , de la chercher sous les artifices du style, de la dépouiller de l’enveloppe de l allusion ; aujo ird hui elle sa présente franche , claire et précise : c’est la déchéance que demande l’opposition , c’e»t le renvoi de la dynastie régnante, c’est une imitation française de la révolution anglaise de 1688. Aussi depuis l’apparition au Globe quotidien , le co mité directeur a été cassé aux gages ; effectivement, il est dès ce moment sans emploi et sans valeur. A quoi bon des bureaux, des commis, des voyageurs, des correspondances? Tout le tripotage révolutionnaire va se frire à découvert ; la presse libérale , débarrassée de quelques petits 1 estes de pudeur ou pour mieux due de trayeuv , marche dès aujourd’hui dans sa force et dans sa licence. Tout s’imprime et se publie ; il n'y a plus de secret pour personne ; c’est le changement de dynastie qu’on demande ; vo.là le mot d’ordre connu ; il devient dévier» inutile de crier qui vive ! Ce mystérieux comité directeur, qui était partout et qu’on ne trouvait nulle part, va tenir ses séances dans les bureaux du Globe, du National et du Temps. Ses travaux, si soigneusement cachés jusqu'à présent , se ront publiés périodiquement dans les colonnes des jour naux de l'opposition; ses circulaires, ses ordres et ie> délibérations seront portés, d’un bout de la France à l’autre , par les malles postes royales; il y aura par ce moyen une économie de plusieuis million- sur les frais généraux, qui pourra être appliquée à d’autres parties du service révolutionnaire. Que devient, à côté de l’audace du Globe, et U réu nion chez M. Royer Collard, et la dénégation de cet honorable député , et même la proposition du membre de l’extiême gauche? Tout cela est d’une bien mince importance comparé aux révélations effrontées du nouveau journal. En effet. il y a dans ce petit conci...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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