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La Quotidienne, 20 août 1845

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La Quotidienne
20 août 1845


Extrait du journal

aussi, dans presque toutes les législations, en a-t-on fait un crime à part , hors de nature, pour lequel des peines ex ceptionnelles sont ajoutées aux peines, ordinaires ; et si le lé gislateur d’Athènes, refusant de prévoir dans son Code la possibilité de cette action sacrilège , l’avait laissée dans l’im punité; ce silence, plus significatif peut-être que le châti ment légal, permettait à la vindicte publique de choisir ellemême le supplice et de le rendre aussi cruel que l’attentat était exécré. De nos jours encore, dans un temps où le sens moral a reçu tant d’atteintes funestes, l’horreur du.parri cide est universelle. D'où vient donc que , trop fréquem ment , les dépositaires de la justice humaine semblent recu ler devant l’application du châtiment. Ce ne peut être un sentiment de pitié qui détourne de la tète du coupable le glaive de la loi. Quelle pitié peut inspirer le monstre qui a méconnu les plus saintes lois de la nature et de la société ? Si ce n’est la pitié, qu’est-ce don c, grand Dieu ! Un fils comparaissait devant le jury des Bouches-duRhône sous la terrible accusation de parricide. Un drame de famille de la nature la plus sombre se déroulait au grand jour. Les antécédens de l’accusé étaient déplorables; dès sa jeunesse, voué à la paresse et à la débauche, il avait désolé sa famille, déshonoré son nom; et la vie militaire qu’il avait embrassée plus tard, loin d’améliorer sa nature violente et perverse, n’avait fait que développer les germes vicieux qui étaient en lui. Etienne Lacanaud, c’est son nom, à peine de retour à Eyragues, où habite son père, reprend sa vie dé sordonnée d’autrefois : pour un telle existence, il lui faut de l’argent, toujours de l’argent, et lui, qui n’en sait pas de mander au travail, persécute, pour en obtenir, son père, qui vingt fois déjà s’est épuisé eu sa faveur. Le vieillard cède, cède encore; mais il lie peut oublier toujours que d’autres enfans, la consolation et la joie de sa vieillesse, ont droit de s’étonner de sa faiblesse. Il résiste enfin, repousse les de mandes d’Etienne, et celui-ci, exalté par d’horribles pas sions, s’emporte en propos mcnaçaiis, préludes d’un épou...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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