Extrait du journal
nuage léger. L’amour est comme le myrte, qui en est le symbole; aucun autre sentiment ne peut naître autour de lui, et près tlu myrte croissant trop souvent seuls les soucis et les cyprès. Gaëtan n’osa dire adieu à sa cousine ; il fré mit quand Bianca lui dit, en lui tendant affectueusement la main : Au revoir ! à bientôt ! et il s'éloigna la tète inclinée et le cœur oppressé. Au détour d’une roche escarpée, une voix connue l’appelle. — Te voilà, Paolo, répond le jeune Perruzzi. — Tout va bien, dit son camarade ; Lucien est suspecté par nos amis, et la vendetta ne tardera pas à l’atteindre. — Tu le liais donc autant que moi. — Peut-être davantage. — Impossible; n’esl-il pas mon rival préféré ? — Apprends-le, Gaétan, moi aussi j’aime Bianca... Calme ce regard irrité, tes vœux sont méprisés comme les miens ; nos motifs de vengeance sont les mêmes : que Lucien suc combe d’abord, et après nous compterons ensemble ; j'ai même, de plus que toi, une haine de famille contre lui; mon père aimait sa mère, Castelli, plus riche, l’obtint ; un Corse n’oublie et ne pardonne rien. Dès mon berceau, mon père m’inspira pour les Castelli la fureur de l'aigle contre le vautour. — Que je t’embrasse, Paolo, avant le jour où, peut-être, nos stylets s’entrechoqueront dans nos mains. Mais, dis, de puis hier qu’as-tu fait ? — J’ai dépêché un messager à Ajaccio, il porte au préfet l’avis secret que plusieurs réfractaires des cantons d’Alata cl de Sarrula travaillent à révolter la levée tout entière. Lucien Castelli est désigné comme leur chef. — Alors, dit Gaëtan, rejoignons nos compagnons à la Sierra-Paula, et que leur défiance redouble contre notre ri val abhorré. Les jeunes gens de la veille étaient déjà au rendez-vous. Lucien y arrive peu d’instant après. Son ami Marco était allé le prévenir des soupçons que son absence au château de Montichi avait fait uaitre. Si l'occasion s’en présente, avaitil dit, je répondrai comme il le faut à de pareilles calom nies. En arrivant à la Sierra-Paula, Castelli pressa cordialement la main de ses camarades, mais leurs regards scrutateurs prouvèrent à Lucien que le discret Marco ne lui avait pas tout dit. Bientôt survinrent Gaëtan et Paolo. Nos trois per sonnages se saluèrent froidement. Les rayons du soleil ve naient de dépasser les crêtes du Monte-d’Om et, s’épandaut...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
En savoir plus Données de classification - de girardin
- laffitte
- lucien casti
- lucien castelli
- napoléon
- lucien u marco
- france
- castelli
- ajaccio
- marco
- paolo
- alata
- allemagne
- auray
- lorient
- bretagne
- v v.