Extrait du journal
ôter cette puissance qui , depuis cinq ans, a renfermé les partis dans le cercle qu’elle a tracé, et plus ou conçoit que le parti ré volutionnaire s’allai me. Il avait fait de la Charte un instrument tout-à-fait à son usage ; et ce la prouve Son adresse. Mais celte adresse semble l’abandonner entièrement lorsqu’on lu voit appe ler les passions à son secours dans une diseusiion qui ne pu al être décidée que par des considérations politiques de la plus grande étendue. Espère-l-il qu’on reculera devant ses menaces ? C’est peu connaître les royalistes; car s’ils pouvaient supposer un moment que les menaces dés jacobins fussent pour quelque chose dans la décision d’une question aussi importante, sans réfléchir, ils se porteraient du côté du pouvoir. Ils délibèrent, tant qu’on veut, dans les temps tranquilles ; mais aussitôt qu’il s’agit de maintenir l’indépendance, la dignité du trône , ils ne délibèrent plus. Us l’ont prouvé pendant la révolution; et quoiqu’on leur fasse un crime de tous les aci ifices qu’ils ont faits, ils recommenceraient encore. C’est donc une faute grave de la part des libéraux, de s'adresser aux passions , d’essayer de les remuer, et de ne pas se contenter de l’avantage assez grand qui leur est offert par les cii constances, d’avoir à défendre des lois faites çontre des lois qu’ou Veut faire. C’est la première fois, depuis trente ans, qu’ils discu teront pour conserver. Une pareille situation exige du calme ; ['éloquence de i^qS est un contre-sens quand ou se porte pour défenseurs des lois fondamentales de l’état ; et se ruer sur les royalistes, lorsque les royalistes ne sont ni dans la confidence des combinaisons nouvelles, ni dans le secret des faiseurs, lorsqu'ils ne se sont prononcés sur rien , parce que les gens raisonnables ne se préviennent ni pour ni contre ce qu’ils ne connaissent pas : c’est une nouvelle faute. Quel intérêt les libéraux ont-ils à pous ser les royalistes vers le ministère, lorsque ceux-ci ne témoignent aucun désir de le faire ? On veut changer la loi des élections, c’est tout ce qu’ou sait jusqu'ici. Ou veut la changer parce que l’événement a justifie Iss prédictions faites sur lus résultats qu’elle renfermait. Que les libé raux se fâchent contre le ministère qui veut les déposséder ; rien de plus naturel ; mais pourquoi mêler les royalistes dans cette affaire ? Ils n’y sont pas encore , ils n’y seront peut être jamais, à part l’intérêt qu’ils peuvent y prendre, si la Charte est véritable ment attaquée. A-t-on jamais vu le ministère, qui combine en ce moment le nouveau système électoral, se mettre dans les élections du côté des loyalistes? Au contraire , n’a-t-il pas fait souvent alliance avec les jacobins? Ingrats ! Pouvez-vous l'avoir si vite oublié? Eh! bien, si le ministère fait sa loi nouvelle dans ses anciennes idées, avec le désir de faire triompher les incapables, vulgaire ment connus sous le nom de ministeriels, comme il est bien prouvé que les incapables et le ministère ne font pas un parti bien pré pondérant dans les élections, le ministère ne sera-t-il pas réduit à chercher encore des alliés soit parmi les libéraux qui sont puissans , soit parmi les royalistes qui ont aussi leur puissance ? Si le ministère suit sou ancienne marche, ne prendra-t-il pas les libé raux pour alliés? Les libéraux, qui l’ont constamment joué, né le joueront-ils pas encore ? Toutes les choses se retrouveront dons avec la loi nouvelle, ce qu’elles étaient avec la loi ancienne. Alors, pourquoi tant crier ? Vous craignez que le ministère se fasse royaliste ; vous pense* donc qu’on peut se faire royaliste à volonté , ne pas comprendre aujourd’hui la monarchie, et demain la savoir de manière à la professer , comme M. Royer-Collard , qui disait si plaisamment, dans la dernière session : « l'invente lu jury et je le professe.» Eh ! bien, si le ministère invente la monarchie , et s’il la professe , qui vous empêchera de faire connue lui?Vous vous retrouverez toujours ensemble ; ensemble vous inventei ez et vous professerez la pin» drôle de monarchie qu'on puisse imaginer ; et vous verrez qu’à la fin ce sera toujours la révolution avec ses intérêts moraux, sa feirUe frayeur de la dîme, du fanatisme , de la glèbe et des ultra. Vous ne vous contentez pas d’essayer de remuer des passions, vous voulez vous appuyer sur des intérêts, et vous affirmez que, depuis qu’il est question de changer la loi des élections , le com merce languit. Celte plaisanterie est mauvaise , aussi n’a-t-elle pas réussi. Le commerce repose sur les besoins des consommateurs et sur les moyeu» qu’ils oui de satisfaire leurs besoics ; or le projet...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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