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La Quotidienne, 22 mars 1839

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La Quotidienne
22 mars 1839


Extrait du journal

FRANCE. PARIS, 21 MARS. Quelque désenchanté que l’on soit sur le compte des program mes en général,surtout depuis l’historique programme de l’Uôlelde-Y illc, il s’attachait encore une certaine curiosité à la décla ration de principes , promise par le cabinet nouveau. Mais les journaux les plus officiels des hommes qui arrivent au pouvoir montrent une discrétion fort peu encourageante, pour les opinions qui attendaient le triomphe des principes parlementaires. Les questions de personnes ont tellement pris le pas sur les questions de doctrines que dans tous les récits des conférences si agitées des dernières journées, à peine entrevoit-on de loin en loin une pensée de gouvernement. On veut bien nous dire que le cabinet nouveau a formellement stipulé qu’on ne le rendrait aucunement solidaire du système suivi jusqu’à ce jour. Celte réserve peut être fort prudente, s’il doit être soulevé plus tard une question de responsabilité. Mais il importe beaucoup plus à la France de savoir si le système sera continué que d’apprendre qui prétend en être ou n’en pas être solidaire. On nous dit encore que la faculté de la conversion de la rente est décidée, sauf l’opportunité de la mesure laissée à la discrétion du ministre. C’est à peu près donner et retenir. La loi sur l’état-major de l’armée est, dit-on, consentie par la couronne. Elle l’était avant la dernière dissolution. On daigne promettre de renfermer dans de justes limites les attributions de la cour des pairs par des définitions précises de l’attentat. C’est ne loucher aux lois de septembre que par un point d’exécution, et par conséquent leur donner une sanction nouvelle. Ce serait un étrange progrès. Mais dans ces révélations que nous voudrions croire incom plètes, le mot d’amnistie n’est pas même prononcé au nom des futurs conseillers de la couronne, Rien n’est dit des garanties dues à la liberté individuelle ! Rien d’Alger, que menace l’avènement de MM. Dupin et Passy. Rien de la grande question du sucre colonial ci du sucre in digène. Rien de la sanction à donner au honteux traité d’Haiti. Rien des chemins de fer si imprudemment autorisés, si dé loyalement abandonnés à leur triste destinée. Rien de la réforme des abus, des alliances de la France, de la liberté d’enseignement, de la répression de l’agiotage, de la re forme pénitentiaire ; Rien de la Belgique et de l’Espagne; Rien de tous les projets de véritable progrès sur lesquels peu vent s’entendre les hommes indépendans des opinions les plus di verses. Et si on garde le silence sur ces intérêts si compromis entre tant d’ambitions vulgaires, ne sommes-nous pas en droit de penser qu’a peine ont-ils été mentionnés pour mémoire dans les conféren ces si solennellement annoncées? On avait vraiment de bien plus hauts sujets à débattre. Etaitce trop de treize jours pour discuter, entre gens qui se counais-...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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