Extrait du journal
Nous lisons dans le Correspondant de Hambourg, sous la rubrique de Berlin : « l,c discours que M. Maiigiiin a prononcé à la chambre des députés lors de la discussion de l’adresse et dans lequel il s’est attaché à faire res sortir les avantages que la France trouverait dans une alliance avec la Russie, est assurément digne de la plus haute attention. Cet orateur a net tement déclaré à la France que sa vieille haine contre 1 Angleterre s était réveillée et quelle ne trouverait que dans une alliance avec la Russie un moyen certain de contrebalancer le reste de l’Europe. iNons avons appelé, il y a quelques semaines, l'attention de nos lecteurs sur les éventualités probables de la politique de la France et nous avons démontré qu’elles n’avaient rien d'inquiétant parce qu’une alliance de ectle puissance avec la Russie équivaudrait à une déclaration de guerre à toute l’Europe et ne pourrait résister pour le moment à Ions les obstacles qu’elle rencontrerail. il ne s’est opéré depuis lors aucun changement dans l’état des cho ses ; bien plu', les chances sont plus défavorables que jamais pour la France. Aucun des partis politiques qui se sont formés en France, depuis la révolution de juillet, n'a encore acquis une prépondérance marquée sur les autres, et les dernières discussions qui ont eu lieu dans le sein de la chambre des députés, ont prouvé que la plus mauvaise cause trouvait des défenseurs. Cette seule considération, abstraction faite des différences dans le- institutions et les mœurs, suffirait pour rendre impossible, en ce moment, une alliance entre la France et la Russie. • La Russie , dont 1a prudence mérite d’être citée comme un modèle, ne «aurait lier ses intérêts à ceux d’une nation dont la position politique est encore si chancelante, qu’un jour ses organes proclament comme lui étant utile une alliance avec l’Angleterre, cl désavouent le lendemain ce qu’ilsont dit la veille, font des vœux pour la Pologne, et sympathisent ensuite avec le czar, et après avoir pousse vies cris vie guerre, cherchent un allié dans le souverain qu’ils menaçaient. Nous le répétons, pour le moment, il n’y i aucun danger dans cette prétendue attaque franco-russe, quelque sé duisant qu’en doit être le prix : à savoir Constantinople d’une part, et les provinces rhénanes d’autre part. Néanmoins, on aurait tort dv: traiter la question trop légèrement, car le discours vie M. Mauguin peut être con sidéré comme un écho vie la diplomatie russe. On n’a pas oublié que les Cosaques sont venus à Paris, et probablement il s’écoulera encore plus d'un jour avant qu’on entende sur la place publique ce vpii n’est encore consigné que dans les notes de la diplomatie. Quoiqu'il en soit, M. Mau guin a frayé, par son discours, les voies à une alliance franco-russe eu supposant qu’un jour le cabinet de Saint-Pétersbourg veuille y prêter les mains. Dam la prévision vie cette éventualité, nous dirons à nos compa triotes qu’il importe de resserrer de plus eu plus leurs liens, afin que l’e...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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