Extrait du journal
Je n’approfondis pas cette question ; elle est immense. Toujours est-il qu'on tente de dissoudre le parti royaliste, par la sépara tion de i’elément catholique. On ne voit pas qu’on sème un af freux désordre dans la politique. Laissons ces théoriciens, d’autant qu’ils ne sont pas aussi désin téressés qu’ils veulent le paraître, tis disent que les pouvoirs leur soûl indifférons ; le fait est qu’ils eu ont choisi un sans se mettre en peine de savoir s’il est le plus moral, le plus national, le plus vertueux, le p'us pur, le plus chrétien. Restent les politiques qui s’enqulèrent peu de ces questions fondamentales, et qui ne considèrent le parti royaliste qu’au point de vue des affaires. Il faut, disent-ils, que le parti royaliste soit généreux, soit grand, soit sympathique. Ils disent vrai ! et je dis comme eux. Mais d’abord il faut que le parti royaliste soit le parti royaliste; autrement ces beaux sentiiuens ne seraient qu'une chimère. On ne prend pas garde qu’au li»*u de faire du parti royaliste le centre de fusion de toutes les nobles pensées, on l’expose à se perdre comme parti en des combinaisons accidentelles d’opinion qui n’ont avec lui rien de commun. Si le parti royaliste perd sa fol en lui-même, il n’a plus d’action possible sur la société. S’il n’est pas profondément convaincu qu’il porte en soi le germe des grandes séparations ou des gran des réformes, il faut qu’il se déclare impuissant, et nul ne doit plus parler ou agir en son nom : il est mort! Et encore, s’il perd sa foi en lui même, penserait-il se raviver en se déplaçant, et par exemple en se rejetant dans les partis vul gaires de la gauche ? Il s’annihilerait de plus en plus au contraire; autant lui vaudrait de se renier pleinement. On dit que le parti royaliste, tel qu'il est constitué, a des ihconvéniens qui nuisent à sa popularité ; mais cela même est une rai son de le réformer, non point de le détruire. On a trop oublié en France que la monarchie fut de tout temps le centre des intérêts universels du peuple. La monarchie a lait une guerre de six cents ans à toutes les existences privées qui re fusaient de se fondre dans la masse nationale. Par elle, le peuple a été libre, La bourgeoUie a été constituée, la commune affran chie, les états organisés, les associations rendues puissantes, et le particulier rendu citoyen. Le parti royaliste n’a qu'à se souvenir de son histoire, et alors on n’aura nul besoin, pour le rendre populaire, de lui ôter son caractère fondamental et d’alterer ses opinion ? Il y a des gens qui voudraient que le parti royaliste fût un parti de grands seiiieur.s et de courtisans ; et, pour échapper à cette folle idée, il y en a d’auires qui fuient dans les partis de la démolition et de l'a narchie. Des deux côtés le mal est extrême. Le propre de la monarchie est de donner satisfaction à ceux qui montrent une gloire ancienne et à ceux qui montrent des litres nouveaux, en imposant à tous l’obligation des devoirs et l’émulation des vertus; aux uni, parce qu’ils ont à soutenir la renommée d’autrui, aux autres parce qu'ils aspirent à une renommée égale. Que veulent les philosophes démocrates ? veulent-ils l’égalité absolue? Personne n’y croit. La veulent-ils autant qu’elle est possible dans une société d'êtres intelllgens, mais diversement intelligeus? Il faut la chercher sous une autorité souveraine ; hors de là. elle n’est qu’un mensonge, mais un mensonge qui donne la mort. Le parti royaliste porte en lui le principe réel de l'égalité, parce qu’il porte en lui la loi de l’ordre, égale pour tous , la loi e l’autorité, sans laquelle les hommes n’ont jamais rien fait et ne feront jamais l ien, si ce n'est des révolutions et des ruines. U y a des esprits d’ailleurs émlnens qui semblent exclusivement...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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