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La Quotidienne, 29 avril 1845

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La Quotidienne
29 avril 1845


Extrait du journal

Aussi bien, il est temps de sortir de l’apathie. Tout le monde le comprend; sans l’activité, les partis meu rent; sans la pratique, la vérité même est inutile au monde. Nous avons à ne plus soullrir l’inertie systématique que quelques-uns ont prise pour de la prudence. Tan dis que nous sommes au combat, il nous faut savoir si ceux pour qui nous combattons, daignent au moins nous seconder par quelques vu-ux, par l’assentiment de leurs pensées, par la communauté de leurs opi nions et de leurs désirs. Et ceci s’adresse principalement à ceux que leur po sition appelle à donner l’exemple. Il n’y a désormais personne qui puisse se croire le droit de l’inaction en se réservant à la fois le privilège de l’espérance.Roya lisme oblige ! ('.elle parole pénètre partout; elle monte et elle descend, elle embrasse ce qui est grand et ce qui est petit, le château et la chaumière; tout ce qui se meut dans les régions sociales de toute nature. A mesure que les crises se développent, espérons que nos amis sentiront la nécessité d’entrer dans cette voie d’action libre, intelligente et légale, hors de laquelle les plus suintes causes devraient mourir. Royalisme oblige ! Il oblige précisément à cette ac tion forte et suivie, par où se révèlent les pensées no bles et les convictions immortelles. S’il n’obligeait pas, il ne serait plus qu’une fiction. Laissons à la chambre sa propre police ; mais plai gnons la tribune des scènes insolites que lui viennent jeter quelques étourdis. Au temps de la Régence, il s’élait formé à Paris une petite école de beaux agioteurs, jouant à merveille de l’épée, et les scandales de la ruo Quincampoix furent mêlés d’orgies sanglantes. Est-ce qu’on voudrait imiter ces temps, et n’avonsnous pas assez de la corruption des roués, sans avoir In forfanterie des matadors ? Voici d’étranges contradictions. Il y a une loi qui met les roués sous sa protection ; ils pourront à leur aise faire leurs tours de politique, gaspiller le budget, distribuer les brevets de retenue sur toutes les places ct toutes les sinécures du royaume ; et si un écrivain ose mettre le nom des coupables au soleil, le malheureux sera appréhendé et puni ; car le beau de ln liberté de la presse, telle qu’on nous l'a formulée, c’est de ne pouvoir produire la preuve des laits; de sorte que la li berté de la presse est toujours sous lo coup de la loi de diffamation. A merveille ! D’autre part, voici une école politique qui tient de fort près au régime de 1830 et qui s’en vante, laquelle avec une anxiété impossible à décrire. — Mou Dieu ! que je suis malheureuse ! » —Nous songeons à te marier, continua le docteur en sou riant, dans l’espoir que ce sourire ramènerait un peu la tranquillité sur le visage désolé de sa fdle ;—et nous parlions de cette grande affaire, ta mère et moi. —Ajoutez, Monsieur Briant, que nous n’étions nullement d’accord ; je tiens à ce que Corinne le sache d’avance, inter rompit vivement sa mère qui pouvait à peine contenir son impatience d’en venir au fait. Rien ne presse encore, murmura faiblement Corinne, que l’expression sèche et dure du visage de sa mère faisait fris sonner de la têteaux pieds ; — Je n’ai que dix-sept ans... je ne les ai même pas tout-à-fait encore ; et n’est-ce pas de bien bonne heure pour... — Les jeunes lilles sont de fort mauvais juges de ces sortes de choses , répartit Mme Briant, avec une ai greur qui eût passé pour de la colère chez une autre per sonne, — et celles qui, comme vous, ont le bonheur de vi vre sous une direction tendre et éclairée, doivent se soumet tre à ce qu’on a décidé pour elles. Toutefois, mon enfant, comme j’ai la plus grande confiance en votre excellent juge ment, je vous laisse pleine et entière liberté d’opter entre l’avis de votre père et le mien. Je compte, monsieur Briant, que vous ne me démentirez pas. Mme Briant, en préparant ainsi les voies, voulait que Co rinne crût bien qu’elle avait plus de sollicitude pour son bonheur (pie sou mari, ct si elle ne lui avait pas d’abord parlé avec douceur pour l’amadouer, c’est qu’elle était fort peu avancée dans l’art de sc vaincre : on se souvient que sa conversation avec le docteur l’avait exaspérée. Mais, ma femme, riposta celui-ci avec fermeté, car il vit où elle voulait eu venir, je ne suis pas d’uu avis opposé au vôtre. Eu vérité, on croirait, à vous entendre, que je ne tiens pas tout autant que vous à voir ma fille heureuse. Tu sais le contraire, n’cst-ce pas ? ma petite Corinne T Ecoute donc le récit de ce qui se passe, mou amour, ajouta-t-il : un parti, qui me parait fort convenable, s’est présenté pour toi, ce matin même ; ma foi, il n’y a pas plus d’une heure. Ta...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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