Extrait du journal
des journaux belges relatifs aux principales questions qui s’agitent en ce moment. Le Messager de G and. — Question de guerre. — « Les cabinets de l’Eu rope reconnaissent maintenant et l’Angleterre, malgré tous les avantages qu’on lui promet de la Belgique et du port d'Anvers, commence à s’aper cevoir aussi qu’ils oui été jusqu’à présent dnpes d’un prétendu juste milieu qui sous Je masque de la modération et du respect pour les droits de ses voisins, n’a cessé d utriguer parmi les masses et les mécontens de tous les pays pour armer et soulever les peuples contre leurs souverains. En Bclgu que, en Bologne, en Allemagne, dans la Lombardie, dans les légations, à jineèae , en Irlande et en Hongrie même, tout ce qu’il y a en de mou ve nions révolutionnaires ou même de simple fermentation intestine a été l'ou vrage de Ja France. Les rois de l'Europe sentent qu’il n’y a plus de tran saction possible avec celte propagande , qui menace le monde entier de désordres, de commotions politiques et d’anarchie. En 1792 les puissances coalisées ont fait la guerre pour rétablir un de leurs alliés sur son trône, elles la feront en 1832 par le sentiment de leur propre conservation Au surplus, nous sommes voisins du dénouement ; il dépend de la réponse que le roi Guillaume fera à la demande d'évacuation de la citadelle d’Anvers, car c’est le seul point du territoire belge qu’il occupe encore. » S'il se décide à évacuer cette forteresse, il n’est pas douteux qu’il ne proteste contre la violence à laquelle il sera forcé de céder , et qu’il ne reste dans tous ses droits. Il est également manifeste que les puissances ne pourront l’obliger à cette évacuation sans le mettre en possession du Luxembourg, du Limbourg , et sans lui avoir donné préalablement des ga ranties pour le paiement île la dette et l’exécution des autres clauses du traité du 15 novembre ; car quand bien même le roi Guillaume n’adhérerait pas à ce traité, il est certain que c’est en exécution de cet acte que les puis sances agissent, cl si elles forcent le monarque hollandais à abandonner Anvers, elles ne peuvent se dispenser de lui f'airo remettre aussi le Lim bourg et le Luxembourg, et de lui donner des assurances pour le paie ment de la dette. » Quoi qu’il en soit, ces mesures et ces dispositions ne peuvent que re tarder la guerre ; elles rie seront qu’un palliatif et non un remède, et com me il n'y a pas pour nous d'autre issue possible à la guerre que d’étre réu nis à la France ou rendus à la Hollande, nous ne voyons, à part les maux qu’une conflagration générale va causer, que des résultats préférables à l’é tat actuel, que le retour de nos provinces à leur ancienne prospérité , ou tout au moins une ouverture au développement de nos facultés, de nos res sources et de notre industrie sous un gouvernement fort et libéral. » Lf. Lynx : Leroi de Hollande ne cédera pas. Au premier abord, on se demande comment le roi de Hollande osera résister aux injonctions armées de la France et de 1 Angleterre , et nous l’avouons , cette objection nous a frappés comme beaucoup d’autres ; mais en réfléchissant , nous sommes revenus de notre première idée , et nous nous sommes dit : Si le minis tère anglais redoute l’obstination du roi de Hollande , c’est qu’il pense que ce souverain peut avoir des raisons pour rester obstiné ; et , cher chant a pénétrer ces raisons , elles nous sont apparues si fortes , si puis santes , que nous n’hésitons pas à dire : le roi de Hollande ue cédera pas. » Pour bien décider une question , il faut , nous l’avons dit plus d’une fois, bien se rendre compte de la position des parties. Quelle est celle du roi de Hollande ? que peut il avoir à craindre ? que peut il espérer gagner en ne cédant pas ? Quand on saura bien à quoi s'en tenir sur ces points , quand on connaîtra P intérêt du roi de Hollande , il sera facile de décider quelle sera sa conduite , et si son intérêt s’accorde avec la passion qui doit le dominer , alors le doute ne sera plus permis. » Que peut craindre le roi de Hollande en ne cédant pas? L’effet des menaces de la France et de l’Angleterre. Mais que peuvent lui faire ces Jeux puissances? La France peut envahir son territoire sans aucun doute; mais la France ne le fera pas ; le roi Guillaume le sait bien , parce que , quoique les puissances du Nord aient consenti aux moyens de coercition , il résulte toujours des événemens et surtout du la guerre , des éventualités que chacun interprète à sa manière , et dans telle ou telle circonstance année , ce qui paraissait convenu ü’abord»peul être contesté. Or, pousser l t g.livre sut le te, jlliiie hollandais SeT.rlt tCilin la «.!>.***. .h ,-r s éventua lités que la France ne voudra pas courir, à moins d’être décidée à une guerre générale. Le roi de Hollande sait bien que si les armées françaises entraient chez lui, ce serait la guerre , quoi qu’on dise, et le commence ment de la guerre générale. » La France voudra t elle le détrôner? Mais alors c’est attaquer toutes les autres têtes couronnées du continent ; c’est déclarer la guerre aux sou verains absolus du reste de l’Europe ; c’est la propagande révolutionnaire, et c’est encore la guerre générale que veut éviter la Fi ance. » La France occupera t elle une province hollandaise jusqu’àla ratification du roi Guillaume? Mais alors c’est l'adjonction de fait de la Belgique a la France. Si l'armée française s’étend depuis Valenciennes jusqu’à Maastricht et s’y maintient, c’est comme si la Belgique était une province de France ; et croit-on que la Prusse et les autres puissances le souffrent? évidemment ce n’est ni probable ni même supposable. Le roi de Hollande n’a donc rien à redouter de la France ? » A l il plus à craindre de l’Angleterre? pas davantage, car l'Angleterre ne veut pas plus que la France envahir la Hollande. » La flotte anglaise bloquera Anvers ! cela est possible ; mais cela importe...
À propos
Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.
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