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La République de 1848, 14 juin 1848

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La République de 1848
14 juin 1848


Extrait du journal

cueillie par une bonne jardinière qui lui donne l’hospitalité ; à son réveil, Julia se trouva à 56 kilomètres de Paris et à 64 kilomètres de boissons; elle était à Dammartin chez madame Goénée. Dés qu’elle fut levée, son hôtesse la conduisit devant M. l’adjoint. Ce magistrat était sur la terrasse de son jardin; Il interrogea Julia : « Papa cl maman sont morts, dit-elle d’un ton touchant ; avant de mourir, maman m’a dit : tiens, voilà de l'argent; tant que cela du rera, tu resteras ici et tu iras à l’école ; quand tu n'en auras plus, tu iras chez la bonne maman à boissons; je n’ai plus d'argent et je vais chez ma bonne maman.» Tout cela était dit avec candeur et ingénuité ; mais l’adjoint n’y fut pas trompé ; il vit là un men songe d'enfant, déguisant quelque faute d'écoliére. Les enfants mentent et mentent mal; ne connaissant pas la valeur des choses , ils ne peuvent leur donner cette vraisemblance qui les fait ressem bler à la vérité. L’adjoint se proposa d’écrire a Paris et plaça provisoirement l'écoliére fugitive à l’école des sœurs de la cha rité. Julia était étonnée devoir, si grand, du haut de. la terrasse où elle se trouvait, ce ciel qu’elle ne voyait que comme un large ruban au haut des rues de Paris. Elle voyait là, dans l’air le plus pur, des fleurs, des oiseaux, un rocher avec son jet d’eau, des curiosités au milieu desquelles elle aurait bien voulu qu’on la laissât, et pour les quelles elle aurait bien donné toutes les écoles du monde; mais il fallut tout quitter et pour l’école encore. Cependant plus de 48 heures s'étaient écoulées, etl’on n’aveit pas de nouvelles de Julia chez ses parents. Pendant qu’insouciante et distraite, elle fait de nouvelles camarades à Vammartin, son pau vre père se désole ; sa mère inquiète, éplorée, a, pour la retrouver , exploré tout Paris; elle a consulté jusqu'aux somnambules qui, pour ne lui rien apprendre, lui ont beaucoup pris. Lasse de deman der sa fille à tout le monde, elle allait dans les églises la demander au bon Dieu. Le samedi 5 juin elle va à Saint-Eustache, allume un cierge devant l’autel de la vierge, se prosterne, et là dans toute l’af-...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptise le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu’à sa disparution en 1902, Le Messager du Cher.

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