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La République de 1848, 31 mai 1848

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La République de 1848
31 mai 1848


Extrait du journal

Bourges, 31 mai. Nous avons fort à faire aujourd’hui pour répondre à nos deux confrèresdc Bourges. Nous serons aussi succincts que nous le pourrons, car foutes ces questions reparaîtront plus tard et nous les traiterons avec les développements que leur gravité ré clame. Commençons par le Journal du Cher. C'est toujours le même flot de paroles, reprochant le passé et déniant le présent. C'est toujours la vieille formule : républicains de la veille, républicains dû tenderiiain. Cela demande un ar ticle à part, et nous le ferons. . Puis, vient le mot inévitable de réaction ; nous en fe rons également justice. . Il faudra bien que le Journal du Cher nous dise fran chement ce qu’il veut, pour que nous puissions savoir, au moins, en quoi nous différons. Ce que nous voulons, nous : C’est la République fondée le 24 février ; Ce sont des institutions librement votées par l’Assem blée nationale ; C’est l’ordre pour règle ; C’est la loi peur frein ; C’est l'amélioration du sort général par les voies paci fiques et normales. Avant de dire : «Il faut faire travailler,» nous dirons: « il faut faire prospérer le commerce, l’industrie, l’agri culture, pour qu’ils puissent occuper les bras. »Est-ce le commerce pauvre, l'industrie en détresse, l'agriculture souffrante, qui peuvent faire travailler l’ouvrier? Pour le travail, il faut l’ouvrage. Pour l’ouvrage, que faut-il ? Vous le savez comme nous, il faut la confiance et le cré dit, ces deux principes fécondants de la richesse pu blique. Donnereà-vous là confiance, rétablirez-vous le crédit en jetant ces mots de proscription, brandons de discorde qui allument l’incendie ? Vous voulez le bien du pays, hous le croyons. Em ployez donc les moyens que la raison conseille, que la sagesse indique. On dirait que vous voulez perpétuer l'état révolutionnaire I Est-ce possible? Les nations sont comme les hommes, elles succombent aux fièvres. Les fièvres de la France n’ont que trop duré! Aidez-nous à trouver le remède, et vous aussi vous aurez bien mérité de la patrie 1 Est-ce en versant l’huile sur le feu qu’on l’éteint ? Vous parlez de pouvoir. On croirait, en vérité, que c’est la peur de perdre ce pouvoir qui vous tour mente ! Soyez tranquilles! nous ne voulons ni vos fonctions ni vos places ; gardez-les, mais remplissez-les digne ment. Est-ce trop exiger de vous? Ne nous est-il plus permis de veiller au salut de la patrie commune? El par ce que vous avez été au-delà des volontés de la France le 24 février, vous est-il donne de prétendre que vous devez toujours franchir les limites que tracent,ses inté rêts? Ne vous ÿ trompez pas, la France n’est pas pour vous, si vous voulez autre chose qu'uhe République pure, honnètei et qui ne spolie pas ! — C'est spolie!* que de multiplier lés impôts pour des dépenses sans but. Tous les jours on paie 240,000 fr. à Paris pour les ate liers nationaux qui ne font rien ! Que de sueurs pompées au front de ces travailleurs qui travaillent, eux, et qui fertilisent la terre ! Si vous voulez que ce régime continue, nous ne le vou lons pas, nous, et la France ne le veut pas avec nous 1 Ce que nous demandons encore, c’est un pouvoir foét qui fasse respecter les lois. Les lois, suprême obstacle à l'arbitraire, sont la sauvegarde des nations ! Les hommes disparaissent à nos yeux, nous ne voyons que les actes. —Que ces actes soient dignes des grands Intérêts du pays, et nous applaudirons sans nous soucier des hommes. — Qui do vous ou de nous comprend le mieux le patriotisme? Mais vous avez vo<* préventions , et .elles subsistent ! Vous avez vos jalousies, et rien ne les détruit ! Pour (vous, les noms sont tout, les caractères ne sont rien I Et vous rappelez qu on ne voulait pas la République ! (Eh 1 mon Dieu , ne craignait-on pas que vous ne voulus se,z la faire selon le type unique qu’il vous plairait de pétrir? La République eut toutes les formes dans l’antiquité. De nos jours la République américaine diffère de la République suisse. Toutes émanaient ou émanent jençorè de la puissance de tous; toutes avaient ou oui...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptise le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu’à sa disparution en 1902, Le Messager du Cher.

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