Extrait du journal

par Gaston MARTIN, député Presque toujours se crée, autour des grands événements historiques, une imagerie légendaire dont le relief finit par demeurer dans toutes les mémoires, et se substitue presque intégralement à la réalité plus médiocre ou moins généreuse des faits. Perpétuée par les croquis des manuels scolaires, la nuit du quatre août mérite une place de choix dans cette galerie des malfaçons du passé. Il n’est pas un de nous qui ne revoie, dans les contours confus d’un souvenir plus ou moins éloigné, la tribune di l’Assemblée nationale, et, s’y embrassant fraternellement, trois députés du clergé, de la noblesse et du tiers, enthousiasmés par l’abandon volontaire des privilèges. Les faits ne répondent par malheur que de très loin à cette idylle !...